Wheeler & Wilson N°8

Un peu d'histoire...
Allen Benjamin Wilson est né en 1823 à Willet , dans le comté de Cortland, (New York), et décédé en 1888.
A 11 ans, il est travaille dans une ferme, et apprends en même temps le métier de forgeron.
En 1847, passionné de mécanique, il imagine une machine capable de coudre, et dessine son projet sur papier.
Ce n'est qu'en 1849, qu'il fabrique sa propre machine à coudre, après ses heures de travail.
Benjamin Wilson, peu fortuné, parvient à déposer son brevet. Mais, alors que son brevet est en cours de validation, Wilson est menacé de poursuites auprès d'autres inventeurs.
C'est la Guerre des Machines à Coudre... (pas la Guerre des Boutons)  


C'est une période de procès sans fin, très coûteuse et qui rend du coup le prix de vente de machine à coudre très élevé.
Orlando Potter, brillant avocat (et... constructeur de machines à coudre!!) propose une solution révolutionnaire : fusionner leurs brevets en un brevet unique, une royaltie unique perçue sur chaque machine serait équitablement partagée entre les inventeurs.
Les principaux intéressés (Howe, Singer, Grover & Baker, Wheeler & Wilson) se rallièrent à cette idée et fusionnèrent leurs brevets.
Dès lors, le prix des machines baissa fortement et les ventes de machines à coudre explosèrent.
La Guerre des Machines à coudre prit fin.

En 1852 Benjamin Wilson s'associe avec Nathaniel Wheeler (constructeur d'automobiles) et ensemble, ils créent la "Wheeler & Wilson Cie".
Les modèles se succèdent de la N°1 à la N°12. En 1904, Singer a repris la vente au détail des machines à coudre Wheeler et Wilson et a acquis le reste de l'entreprise en janvier 1907.

La Wheeler & Wilson N°8 :

La Wheeler & Wilson N°8 a été conçue en 1876 et a été fabriquée jusqu'en 1887. La N°8 a reçu la Grande Médaille d'Or et le Diplôme à l'Exposition Internationale de Paris de 1878.

"Faisons sa présentation" :

C'est une machine plutôt sobre, aucun décor sur son lit, hormis un médaillon doré avec l'inscription "44, Union Square - Wheeler & Wilson - New-York".


Sur le bras releveur de l'aiguille l'inscription au 3/4 effacée "Wheeler & Wilson" et en relief le numéro du modèle : 8.

Son numéro de série est : 423498. Elle daterait de 1883.
Sur la plaque coulissante de droite sont inscrits les différents brevets :

Cette machine a été distribuée par les Ets Saltzmann à Paris Bd Sébastopol.

Tout en simplicité mais avec un air de grande robustesse... comme si elle courbait l'échine pour accomplir le travail demandé...

Cela sort aussi de l'ordinaire, une belle machine Marie


Quoique for me, pas grand chose à bidouiller dessus

Je n'ai pas eu grand chose à faire pour la remettre en service.
Elle était poussiéreuse, sale mais pas grippée. Elle est complète, avec quelques canettes, aiguilles et notice d'utilisation.


J'ai poncé et reverni son socle en bois. Il est plus clair qu'à l'origine :


Ses particularités :

• Ce fut la 1ère machine à coudre avec un crochet rotatif :
  

https://fr.wiki2.wiki/wiki/Bobbin_driver

• Son pied presseur possède une petite plaque en verre, permettant ainsi à la couturière de visionner son travail
  

• Son système de débrayage lors du remplissage de la canette : (je tente une explication...indulgence si je n'emploie pas les bons termes)
  

Pour débrayer, le petit "maneton" sur le volant permet de faire coulisser le volant sur la droite. Celui-ci est alors désolidarisé de l'axe d'entrainement de la tige d'aiguille et griffe d'entrainement du tissu. Il faut alors faire pivoter le système de bobinage afin qu'il se crante sur les pignons du volant.


Astucieux

J'adore cette marque mais jusqu'à la "8" elles restent trop chères. Celle-ci est magnifique et complète.

J'ai eu de la chance, le prix était raisonnable. Par contre plusieurs mois d'attente avant d'avoir des photos supplémentaires pour vérifier que la canette et sa bobine étaient présentes.
L'aiguille mesure 44.8 mm long, diamètre du talon rond 1.70 mm
Cheminement du fil de la bobine :



Enfilage du fil dans l'aiguille de droite à gauche. Le fil supérieur est rouge, le fil de la canette jaune :





Test couture : la tension du fil supérieur, doit être mieux réglé, les points inférieurs ne sont pas parfaits :

C'est presque bon, il ne devrait pas y avoir un grand réglage à faire, je pense.
(Quelle longueur fait le plus grand point droit ?)

Presque 4 mm.

Bonjour, je possède depuis 2017 une W&W 8 de 1880 n° 221884 (early model).
Elle était en bon état et après un entretien poussé elle fonctionne très bien. Ma grande difficulté aura été de comprendre le fonctionnement de la tension de fil supérieur qui n'est pas pincé entre deux disques mais freiné en faisant un tour et demi dans la poulie de tension. Ce qui est original!
J'ai pu télécharger les notices la concernant mais en anglais seulement. Je vois sur vos images que vous l'avez en français. Vous serait-il possible de me la faire parvenir.
Mille merci d'avance

Bien sûr, j'avais téléchargé la notice pour le Forum, le lien est maintenant expiré. Pour obtenir un nouveau lien de téléchargement, il faut en faire la demande à Thierryh dans la rubrique "notices".

Merci beaucoup, MarieH. Je vais donc demander à Thierry.
Votre machine 423498 est postérieure de 3 ans à la mienne de 1880 et a cette possibilité de débrayer le volant pour bobiner les canettes sans entrainer tout le reste, comme toutes les machines. Mais la mienne ne possède pas ce dispositif et c'est donc gênant car il faut retirer le fil d'aiguille pendant cette opération. Il y a donc eu une amélioration de la machine durant ces trois ans. Pour info, la mienne a été également commercialisée par SALTZMAN à Paris. Hier j'ai tenté de joindre des images mais je n'y suis pas parvenu. Je vais réessayer ci-après.

Magnifique! j'adore cette marque!

Bien conservée aussi cette petite W&W !

C'est une chance d'avoir une machine aussi ancienne. Avec sa boîte, en plus.
Original, effectivement, le système de tension de fil. Pas réglable, alors.
Surprenant aussi le système pour maintenir la canette. Je ne me représente pas comment ça fonctionne mais bon, elle coud, non ?

La tension du fil se fait par un tour et demi autour de la poulie qui , elle, est plus ou moins freinée par le ressort de type "volute" que l'on comprime avec la vis de réglage.
Ce détail capital est trop rapidement expliqué dans la notice anglaise, ce qui fait que j'ai mis du temps à comprendre qu'il fallait faire un tour et demi!
Croyant que c'était simplement deux disques compressés, c'est après avoir essayé, en vain, de démonter cette poulie que j'ai vraiment compris le système.

Ah oui, pardon. Il y a quand même un réglage. Effectivement, le tour et demi, ça n'est pas intuitif. Heureusement que tu as trouvé le mode de fonctionnement.

Pas con comme système. Un peu sur le principe d'un winch de bateau en fait.

Bien content de voir ce post faire surface, il avait suscité peu d'intérêt à sa sortie, et pourtant elle vaut plus que quelques ligne cette machine

Je reprends le suivi

C'est vrai que c'est une machine intéressante!
Je suis ravie de savoir que vous partagez le même intérêt sur la Wheeler. (je suis un peu toquée... plus elles sont anciennes, plus elles me plaisent... avant le début de l'industrialisation, et de la fabrication en grande série, chaque machine avait une allure bien à elle, parfois très surprenante, voir même un peu farfelue mais j'adore!)
J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir la qualité de son point droit : régularité, netteté que ce soit pour des points larges ou minuscules... elle ne bronche pas et fait son travail à la perfection!

Comment le bobinoir se crante t-il sur les pignons de la roue dentée de la manivelle? Y a -t-il un système avec un ressort qui permettrai d'enclencher le bobinoir contre les pignons en poussant en arrière, et le désengager en poussant en avant?
Éventuellement pouvez-vous faire une ou plusieurs photos montrant en détail le bobinoir enclenché et désenclenché?

Oui c'est une question intéressante, si l'on regarde de très près votre bobineur et le mien, on peut voir que la partie horizontale droite du vôtre est plus longue que celle de mon bobineur, ce qui fait que les pignons ne s'enclenchent pas lorsque le volant est embrayé. Par contre ils doivent être en contact une fois le grand volant débrayé.Chez moi le volant ne bouge pas vers le droite et donc le pignon du bobineur et la roue dentée restent face à face, mais dans ce cas on dégage le bobineur en le soulevant pour le tourner.
Je ne vois pas d'autre explication.
Ci-joint 2 photos du bobineur dans les deux positions

Je reviens vers vous concernant la notice, j'ai fait une demande auprès de Thierry dans la bonne rubrique, du moins je l'espère, mais si vous pouviez me remettre un lien pour un nouvel envoi par "etransfert" ce serait super. L'inconvénient de ce site est que les liens ne sont valables qu'une semaine...
Merci d'avance