[Esteve] Máquina de coser Sigma Modelo A Especial

Qu'est-ce qui se cache sous cette maaaagnifique boite-valise ?


Una Sigma Modelo A Especial. Muy especial, verdad !

Bon, une énième dérivée de Singer 15, voilà tout.
Mais elle est encore belle, et surtout elle est espagnole !

La société Ciarán y Estarta a été fondée à Elgóibar (Guipuscoa) – allez, on va dire Elgoibar (Gipuzkoa) pour faire plaisir à notre basque préféré  – le 21 avril 1914. Une jeunette donc, par rapport aux marques dont on a l'habitude ici, mais un parcours classique : c'est d'abord une usine de pièces pour armes à feu et pour l'industrie mécaniques, pour finalement se diversifier vers les machines à coudre.
Les deux fondateurs, les armuriers José León Ciarán Arrillaga (1876-1948) et Eulogio Estarta Landa (1891-1955) ont apporté au capital de l'entreprise l'intégralité des 5000 pesetas nécessaires à sa création.
Le 21 septembre 1915 la société est rebaptisée Ciaran, Estarta y Cía après l'arrivée d'un nouveau sociétaire, un commercial de Elgoibar nommé Teodoro Ecénarro Garate. Le capital de l'entreprise est porté à 20950 pesetas, et les rôles sont plus clairement répartis : Estarta prend la direction technique et Ecenarro la gestion commerciale. Et Ciarán ? On ne sait pas trop, il a fortement contribué au capital de l'entreprise, mais finalement la quitte en septembre 1920. L'entreprise change alors à nouveau de raison sociale pour devenir Estarta y Ecénarro :



Pendant la Guerre civile, Elgoibar est occupée par les troupes franquistes et l'industrie locale est intégralement consacrée à la production de guerre. Les lecteurs assidus du forum se souviendront qu'on a évoqué ceci également pour la marque Alfa, dont les usines sont dans la même province, mais à Eibar, ville voisine de la même comarque Bajo Deva (Debabarrena).
À l'issue du conflit, les installations sont agrandies de manière à passer à la production d'un nouveau produit, la machine à coudre, dont les premiers modèles sont produits en 1946 et vendus sous la marque Sigma. Pour mener à bien ce projet, la société a dû passer en 1943 à un statut de société anonyme, et son capital social est passé à 20 millions de pesetas.
Ensuite, l'histoire est tout aussi classique que pour les autres marques : crises des années 80, la marque passe dans le giron de Mondragón, la fabrication des machines Sigma est abandonnée dans les années 90.

On a donc déjà un élément de datation de cette machine : postérieure à 1946.

La machine a été équipée avec un moteur Singer qui apparait comme une grosse verrue blanche, mais bon, il pourra toujours s'avérer utile plus tard, d'autant plus qu'il est en 220V. Mais il n'y avait pas de pédale, il faudra que j'en trouve une avec la bonne prise...


Accessoirement, elle coud.
Elle mérite un léger nettoyage et un bon huilage, parce qu'elle n'a pas dû voire beaucoup d'huile depuis un moment, mais elle coud.
Reçue avec 5 canettes, un pied à broder et des bricoles, mais surtout son mode d'emploi original et en français !


Je ne sais pas si ces machines sont réellement 100% espagnoles, j'ai l'impression que oui, mais difficile d'être affirmatif.
Photo de la colonne et de la bobineuse en plus gros plan, des fois que Thierry reconnaisse quelque chose :


Si vous avez des infos plus complètes sur cette marque, je prends.
À vous lire.

Ce n'est pas l'alpha mais ce n'est pas non plus l'oméga... tu vires le moteur et tu le mets sur une 237 puis tu fais fonctionner ta fonte noire avec une courroie en cuir (tiens, je n'ai pas encore vu des pieds en fonte faits dans la région)... On verra si la machine fait un bruit de txalaparta!...

En ce moment je bataille avec des machines de Ramon Casas... Ils n'ont pas su garder ce gars donc ils ont été obligés de faire des copies allemandes et tout le savoir faire est parti... en Suisse.

Magnifique machine, toute neuve. Attention à ne pas te la faire voler par un fabricant de tracteurs à roulettes.
La boite assez standard et le moteur "étranger" me font penser à une machine de table reconditionnée en portable.
J'aime bien le moteur...