Restauration Peugeot N°2

Bonjour,

Je crée un nouveau sujet consacré à la restauration de la Peugeot n°2
car ça risque d'être un peu long.
Le sujet ne concerne que la machine mais pas le meuble que je n'ai pas encore touché

En fait le terme de restauration n'est pas vraiment adapté car il s'agissait surtout de nettoyer

Quelques vues de la machine à l'état initial

Vue d'ensemble avec le capot qui dispose d'un couvercle ouvrable dont je ne sais pas la raison


Quelques zooms:

J'ai la chance d'avoir quelques pages de la notice d'emploi:

Et aussi quelques accessoires et outils:

Démontage et nettoyage du compensateur de tension de fil:

Il est situé à l'avant de la machine


Fixation par une vis pivot,
Attention au ressort, il est relié à un petit levier de réglage de la compensation

Démontage de tendeur de fil haut

Vues avant démontage:



Vue éclatée des pièces:
La rondelle située entre le ressort de pression et le feutre rouge est bloquée dans la fente
Le tendeur ne peut pas fonctionner correctement de la sorte
Il faut que la rondelle coulisse librement dans la fente
Le fil doit faire tourner la grande rondelle comme une poulie
Par le réglage de la tension du ressort, on détermine si on freine cette poulie plus ou moins fort.
Avec le positionnement du guide fil situé avant la poulie, on peut aussi régler la longueur de fil qui suit la circonférence de la poulie, ce qui permet de régler la force d'adhérence entre fil et poulie

Je ne suis pas satisfait de la manière dont le guide fil est fixé sur la tige filetée: il semble que c'est juste coincé

Démontage du pied presseur



Il faut dévisser la pièce qui fait le lien avec le levier de relevage du pied
Il faut sortir le ressort par le bas après dévissage de l'écrou de réglage
La tige est retirée par le haut

Vue après démontage

Démontage de la tige d'aiguille

La tige se démonte vers le haut
Il faut enlever le mandrin de serrage de l'aiguille
Avec une clé métrique de 6 mm, change des unités anglo-saxones des Singer et autres



Vue de la rotule de liaison avec tige d'aiguille après démontage

Démontage du bras de transmission entre arbre à cames et tige d'aiguille

Pour le desserrage de l'axe j'ai utilisé une clé qui était avec la machine



Il faut retirer le bras en passant le bras par le dessous de la machine

Démontage du système d'avance du tissus



Bien repérer la position de la rondelle sous l'écrou

Démontage de la poulie

La poulie est maintenue par l'écrou vissé sur l'arbre
et par une vis qui se serre sur un méplat

Desserrage de la grosse came

La came est maintenue par une vis pointeau qui se loge dans un trou
Pas de souci à se faire par rapport à la synchronisation, aucun déréglage possible
La came coulisse assez librement sur l'axe après désserrage de la vis

Joli sujet d'étude !

Démontage du bras oscillant de la navette

D'abord démonter le repousse aiguille


Démontage de l'axe de rotation à l'aide de la clé spéciale


Sur la fourche, le ressort de maintien de la navette est complètement déformé
Attention aux petits plots en cuir ou équivalent installés sur les 2 pointes de la fourche, ne pas les confondre avec de la crasse
Je déconseille de les démonter

Démontage du bras de réglage de l'avance du tissus

J'ai dû meuler le blocage du pas de vis au bout de la vis de réglage afin de pouvoir dévisser complètement le bouton de réglage



Ensemble démonté:

Maintenant, la machine est à nue:





Je ne peux pas démonter la médaille de la machine,
Elle est maintenue par du plomb ou de l'étain qui a été coulé par le dessous

Dépose des silentblocs des charnières de la machine

Ces pièces font la liaison entre la table en bois et la machine
Les bagues en acier sont rouillées
Les anneaux en cuir ou équivalent sont déformés et je vais les remplacer par des anneaux découpés dans un tuyau d'arrosage

Nettoyage

J'inaugure le bac de nettoyage à ultrasons reçu en cadeau d'anniversaire de ma femme Valérie



Pièces après lavage, il faut encore les nettoyer à fond et polir

Pièces après polissage et autre

Nettoyage de la médaille

La médaille est en laiton nickelé et le nickel est en partie enlevé
J'ai tenté de réaliser une dépose de nickel sans électrolyse in situ
en envoyant l"électrolyte sur la médaille par capillarité.
De plus, il fallait chauffer à 40 ou 50 °C, ce que j'ai fais en plaçant une lampe à incandescence de 60W sous la machine
Le résultat n'a pas été à la hauteur de mes espérances et j'ai finalement frotté avec du Belgom Alu

Pieds presseurs et autres molettes en laiton

Les pièces en laiton sont nickelées mais le nickel en partie enlevé
J'ai mis en place pour la première fois un système de nickelage par catalyse
Les résultats sont mitigés, ce sera mieux dans le futur j'espère





La poulie d'entrainement présente des points de rouille, je me contente de polir à la petite brosse sur Dremel

Remontage de la machine

Le remontage ne présente pas de problème particulier
Il faut faire attention au positionnement longitudinal de l'arbre de la came
Ce positionnement est donné par la position de la poulie
Il détermine la position du mouvement vertical de la tige de l'aiguille si on trop bas,
l'accouplement peut toucher la bas du support de la tige d'aiguille

Vues de la machine après remontage:

Enfilage de la machine:

Montage de la bobine dans la navette:
La notice est utile voici une vue du fil enfilé dans la bobine


Montage de l'aiguille:
J'ai eu la machine avec une aiguille standard (avec méplat)
L'aiguille doit être bien orientée avec grande la fente longitudinale tournée vers l'avant de la machine,
du côté par lequel le fil descend
Il existe un gabarit pour régler la hauteur de l'aiguille (pas de butée) que je n'ai pas
Je règle donc à l'oeil par rapport à la pointe de la navette, il faut que le chas soit légèrement plus bas que la pointe de la navette
Ne pas oublier de passer le fil dans les queues de cochon sur le dessus de la tige d'aiguille
Ne pas oublier de passer dans le compensateur de tension de fil

La journée a du être longue mais le résultat est là. C'est une belle machine très élaborée pour l'époque. C'est un beau travail de transmission d'informations... comme des archives!

Les boîtes qui s'ouvraient par le haut supposaient, parfois, un système qui bloquait la bas de la boîte à la machine. Le couvercle fermé à clé verrouillait le tout.

Le bloc de tension fonctionne bien par frottement de la poulie par deux rondelles en feutre, pressées par un ressort comprimé par un écrou moleté. (mais je vois maintenant que t'on interrogation portait sur les guides fils du bloc...)

On retrouve ce type de bloc de tension et boîtier à couvercle dans certaines Hurtu de cette époque.

C'est du beau travail!

Merci pour ce commentaire encourageant.

Pour le capot de la machine,
Le point illogique est que l'ensemble capot n'est pas verrouillable par rapport à la table
ça ne sert donc à rien de permettre l'ouverture du dessus à l'aide d'une serrure à clé
à-moins que l'on verrouille / déverrouille le capot par rapport à la machine par l'intérieur, après avoir ouvert le couvercle
Il faut que je regarde de plus près.

J'avais mis la réponse sur l'autre post :
Le fait que la table n'aie pas de verrous de couvercle confirme que le couvercle avait, en partie basse, un système de blocage sur la machine et que le couvercle verrouillait le tout.

Ici, la Moderne de Hurtu :

Il y a, en bas du "pont" en bois, un taquet en bois qui " tourne" et qui prend la machine sous le "col" ce qui rend le couvercle solidaire de la machine. Pour forcer ce couvercle il faudrait arracher le taquet qui bloque le "col"... ou forcer la serrure à clé.