l'Omnia de simanco33

Un couple de retraités de la Poste et leur fils qui habitent  à Tresses près de Bordeaux m'ont cédé une machine Omnia sur pied.

C'était une machine qui venait de famille. Ils étaient contents de savoir qu'elle serait entretenue et gardée en état de marche. La machine était bien entretenue, complète et très propre. Elle avait sa navette de type 28K et quelques bobines.

Comme pour mes autres machines, j'ai démonté, nettoyé au pétrole, remonté, huilé et essayé. Tout fonctionne comme au premier jour de sa fabrication…

Comme elle a une table en noyer très élégante je l'ai mise dans mon bureau avec mes machines préférées. La table avec sa pédale servira également, si nécessaire, à essayer pour entretien, les autres machines sans moteur (ou au moteur rangé à part)…

La machine rangée dans le meuble, la table me sert de table de bureau pour recevoir mon imprimante et mon scan.


Si je mets sur le forum cette machine assez courante chez les collectionneurs et déjà abordée sur ce forum, c'est que je me pose quatre questions :

Quelqu'un dans le forum aurait-il une notice de ce type de machine? L'usage est simple et j'ai la notice (original) de la 28K qui devrai aller mais j'aimerais joindre une copie de la Manufacture avec quelques gravures d'époque en particulier avec l'usage des deux tenseurs de bobine que l'on trouve sur le couvercle de tête et sur la table…

C'est une Omnia mais quel type et surtout quelle date  approximative de construction car cela m'entraine vers la troisième question…

Est-il courant de trouver ce type d'inscription sur ce type de machines : "L'OFFICE NATIONAL DES ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE LA GUERRE à la veuve d'un glorieux Défenseur de la Patrie"…?


La manufacture d'armes a fait beaucoup d'armes équipant l'armée française (pas de Colt python 6 pouces, mais 6 pouces n'est-ce pas trop?). Etait-ce un usage de donner une machine aux veuves de guerre ou cela est une démarche ponctuelle et locale?... la date me permettrait d'estimer de quelle guerre il s'agit…

En tout, cas cela donne une valeur affective particulière à cette machine. Je la garderai donc avec mes autres machines plus rares et je m'engagerai à la faire tourner régulièrement et la garder en état…

Sur d'autres pages a été abordé le thème sur la valorisation des machines. Je demande toujours lors des acquisitions, l'histoire de la machine que j'achète. J'ai une 28K qui, achetée en France en1910, est ensuite partie au bagne de Cayenne pour accompagner un "garde chiourme" dont l'épouse a raccommodé des fonds de culottes de bagnards, puis est retournée en France lors de la fermeture du bagne. Cette machine aurait connu deux naufrages… Cela n'ajoute rien à sa valeur marchande mais pour moi elle a une "valeur ajoutée" sentimentale indéniable.

La semaine dernière un monsieur veuf ma donné une machine sur pied qui était à sa grand-mère mais que son épouse utilisait souvent. Il compte sur moi pour remettre en état cette machine et la refaire fonctionner. Je m'y engage. Il me disait que la machine avait été changée vers les années soixante par son épouse et installée sur le pied en fonte de la machine de la grand-mère. En "forçant" le couvercle j'ai trouvé une 191B Tan avec transmission par courroie. Valeur marchande nulle mais forte valeur affective… J'ai déjà une 191B avec moteur et boîte mais je vais remettre celle-ci  en état et la faire fonctionner…

Pour ce qui est des machines plus courantes je les donne aux associations, comme cela j'irai au paradis...

Pourrez-vous me dire, aussi, si elle a été fabriquée en France comme son joli badge le prétend. Si elle est d'origine allemande, j'espère qu'ils l'auront dit au bénéficiaire de la machine. Autrement, on pourrait dire aussi que c'est une prise de guerre…

Décidément, ces Omnia me laissent perplexe. Si on regarde le cache à l'avant du bras, c'est une Dürkopp ou une Pfaff. Si on regarde le réglage de longueur de point, c'est une Gritzner !
Bref son ascendance Allemande est certaine, du moins pour les pièces. Mais fabriquée où ???

Peut-on supposer que si les brevets étaient allemands… au moins les machines outils étaient françaises, bien que… et la date, quelqu'un a une idée?… si c'est 1950, comme j'en ai vu une sur internet, il s'agissait de dédommager une veuve de la dernière guerre. La machine m'a l'air trop "moderne" pour la guerre 14-18… de plus de 39 à 45, que les usines de Saint Etienne aient utilisé des brevets et des plans allemands, ce n'est pas impossible… et pour des machines à coudre c'est un moindre mal… surtout si c'était pour dédommager une veuve… Je vais me pencher sur ce pan de notre histoire…

Manufrance distribuait des Omnia d'origine Allemande avant 1914...
Les toutes dernières étaient Asiatiques, avant il y a eu les "Zig-zag" et "Déco" qui sont des Anker-Phoenix. Vu certaines différences, comme le bornier et la marque du moteur, assemblées à St Etienne.
Le tout serait d'arriver à trouver la part de machines achetées en Allemagne, puis de machines assemblées en France, et s'il y a eu collaboration pour la conception ou fabrication sous licence.

Sujet très intéressant

Lachenaude a trouvé un article sur le sujet :

https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/chroniques-de-la-grande-guerre-des-machines-a-coudre-pour-les-veuves



Certaines machines semblent avoir été attribuées entre 1921 et 1926 cette Omnia serait donc de cette époque?

Un autre post évoque les machines "pour veuves de guerre" :
https://lamachineacoudre.forumactif.org/t3148-les-machines-a-coudre-de-gnome-et-rhone

MariH a écrit:...

Voici quelques infos glanées sur Internet :
Au lendemain de la 1ère guerre mondiale, on dénombre plus de 700 000 veuves de guerre en France...
Entre 1920 et 1926, l'Office National des Mutilés et Réformés de la Guerre, commande et distribue 10500 machines à coudre en dédommagement de guerre aux veuves répondant à certains critères (nombre d'enfants) et dont le mari était décédé après avoir accompli des actes honorifiques pour sa patrie au cours des combats.
L'un des fabricants retenus fut l'entreprise "Gnome & Rhône". Pendant la guerre, celle-ci fabriquait des moteurs pour l'aviation, puis dans l'immédiat d'après-guerre, "Gnome & Rhône" fut contrainte de trouver d'autres débouchés, et forte de son savoir-faire se lança dans la production de machines à coudre et en produisit environ 8000 exemplaires.
...
Qu'en pensent les experts?

Dans l'article "Chroniques de la Grande Guerre. Des machines à coudre pour des veuves", il est fait mention des Etablissements Rocher à Cénon, dont j'avais déjà trouvé trace quand j'avais commencé à retracer l'historique de Vigneron :
https://lamachineacoudre.forumactif.org/t2711p50-machine-h-vigneron-n3#30039
post qui citait le site suivant, où l'on peut lire :

Shortly after the second world war Vigneron sewing machines were offered by Rocher of Cenon.

traduit par :
Peu après la Seconde Guerre Mondiale, des machines à coudre Vigneron étaient présentées par Rocher de Cenon.

Aujourd'hui sur LBC, une autre machine donnée à "une veuve de guerre". C'est une Athos vendue près de Bordeaux :



Je n'ai vraiment plus de place car j'aurais pris. Ce sont des machines qui ont une histoire.

(si elle reste quelque temps je verrai si je résiste).

Sois fort !

Le meilleur moyen de faire passer une tentation, .....c'est d'y céder!
Comme pour le chocolat: quand tu as tout mangé la tablette, y'en a plus

Oui, j'avais vu le film "Le Sens de la vie" des  Monty Python's...