Machine à coudre SINGER 45 K 74

Bonjour

D'abord, merci pour ce forum.

Je remets en fonctionnement une grosse et vieille machine à coudre dont le fonctionnement originel était à pédale.
Cette machine servait à coudre de la toile de jute dans une vieille meunerie.
Aucune marque ne figure.
J'ai un numéro sur une plaque (45K74) et un numéro sur le châssis (18815156).
Le moteur, qui n'est peut-être pas d'origine, comporte un symbole VF, un N° 8244. Il est de type U est fonctionne en 110 V.

J'ai commencé par un gros nettoyage de l'espace du bloc canette qui était plein de peluches de vieilles ficelles et de gras. Au démontage, j'ai vu que le bloc canette est maintenu par une "fourche" qui sert de ressort. Une extrémité du bras de cette fourche est cassée mais la machine fonctionne quand même.

Voici quelques photos en cours de démontage :
Face arrière
" />

Face avant


Canette, porte canette et la "fourche" cassée


Moteur


J'ai de nombreuses questions :
- Savez-vous de quelle marque, quel modèle et quelle décennie il s'agit ?
Elle a un gros air de famille avec une ADLER pour le cuir vue sur internet

- La machine présente la fente pour le mécanisme de réglage de longueur du point mais il n'y a pas de tel mécanisme à l'intérieur de la machine, ni même de "griffes d'avancement". La machine semble fonctionner ainsi, dés lors, le constructeur proposait-il différentes options à partir d'une même carcasse ? sinon le mécanisme a-t-il été retiré ?

- Existe-t-il un moyen facile de passer du 220 V actuel au 110 V de ce moteur, un transformateur ou un bricolage de résistance à faire ?

Je me tiens à votre disposition pour davantage de photos et de renseignements.

Cordialement
Julien

La plaque 45K74 indique qu'il s'agit d'une Singer 45K74 !

Tu es certain du numéro de série, pas de lettres avant les chiffres ?Ça indiquerait une machine d'avant 1900.
D'après Ismacs.net, la 45K74 ne comportait pas de mécanisme d'avance.

Vu la tête du moteur, je le réserverais au musée, et je mettrais un moteur moderne.

Re-bonjour.

Merci pour cette rapide réponse.
Je viens de la remonter. Voici encore des photos de cette vieille bête.

Le système qui convertit la force exercée sur la pédale en vitesse du moteur :






En finissant de la nettoyer, je m'aperçois que le numéro de série comporte une lettre. Ce que je prenais pour un 1 initial est un F, donc :
F 8815156

Cette machine est peu référencée sur internet. Merci pour le lien ISMACS.net, il y est écrit que cette machine servait à repriser des sacs, utilisation à laquelle elle était d'ailleurs dévolue dans la meunerie.

Remarque : La table ne comporte pas de symbole SINGER, ni de mécanisme de vilebrequin et de roue pour un éventuel ancien usage par pédale. Est-ce une adaptation ?

Merci encore.

Wah ! le rhéostat ! faut pas y mettre les doigts quand c'est branché.
110 volts 3A, ça donnerait un transfo 330VA, plus la consommation éventuelle du rhéostat, il faut un "gros" transfo 400-500VA pour essayer le moteur.

F 8815156, ça correspond bien à une 45K, de 1919. Ça correspondrait assez à la tronche du moteur.

La table pour machine à coudre "industrielle", possible qu'elle ne soit pas de fabrication Singer. Comme le moteur.

Beau travail de remontage !

Bonjour.

Merci encore pour ces réponses.
Après quelques réglages, sélection du porte canette le moins usé et suppression d'une entretoise circulaire derrière le porte canette, les points sont assez jolis (test sur du carton sur la photo ci-dessous).

Même si je trouve aussi que le rhéostat à une bonne bouille, je laisse de côté l'électricité pour l'instant, j'ai un peu peur d'y mettre les doigts ;-)

Mon enthousiasme et vos connaissances m'invitent à vous poser davantage de questions.
Il restait quelques éléments dans le tiroir.


A quoi sert la pierre a aiguiser ? aiguiser les aiguilles ou la canette ?
A quoi servent les deux petits bouts de bois qui semblent pouvoir s'utiliser comme un étau ?

Ça, ce n'était sans doute pas fourni par le fabricant !

Pour la pierre, il est possible qu'elle ait servi à refaire la pointe des aiguilles, avec les sacs de farine on n'est pas dans la même précision que pour la lingerie !

Alors effectivement, la pierre à aiguiser, je dirais aussi pour l'entretien des aiguilles... Les aiguilles utilisées pour le cuir sont "tranchantes", et si le fil de la lame est endommagé, on ne peut plus coudre correctement (le cuir en tout cas)
Aujourd'hui, la pratique du métier (en maroquinerie) est de changer l'aiguille dès qu'elle est émoussée (risque de casse du fil, ou point "éclatés" qui nuisent à l'esthétique ou à la solidité de l'ouvrage)...
Mais quand je vois la taille de l'aiguille de mes deux 45K, je me dis qu'on pouvait plus facilement les faire "durer" en les réaffûtant ! Donc ça ne me semble pas du tout déconnant comme hypothèse...
Après, tu as essayé sur d'autre matériaux que du papier ? Je suis en effet étonnée que tu arrives à faire des points avec la "fourche" autour de la canette cassée... Mais bon comme je n'ai toujours pas fini de restaurer la mienne, je n'ai pas encore pu voir quel rôle précis avait cet élément... Au vu de sa place, je dirais qu'il sert dans le mécanisme de nouage des deux fils (supérieurs et inférieurs) en point de chaînette, c'est pour ça que je suis surprise que ça fasse quand même des points (t'as regardé ce que ça donne sur le dessous de ta couture?)

Non, la fourche sert juste à tenir le mécanisme, comme dans une 15:

Re bonjour.

Je viens de faire du test sur du cuir. Bien que selon ISMACS, ce n'est pas l'usage auquel elle était destiné, ça fonctionne (voir les points sur les 2 épaisseurs de gants à gauche). Avec les bons réglage de tension la chainette est homogène.


La photo montre également un sac qui avait été récupéré lors de l'acquisition de cette machine. On voit bien qu'elle s'utilisait dans tous les sens pour couvrir le trou.
Finalement c'est pratique une machine sans avancement, on peut coudre suivant pleins de formes.

Quant'à la fourche cassée, elle sert à plaquer le porte canette de manière uniforme à droite et à gauche. Malgré l'extrémité cassée, cette fourche exerce toujours une pression des 2 côtés. Le serrage de cette fourche par la vis du bas semble jouer sur le degré de liberté de la canette, notamment lorsqu'elle vient toucher l'aiguille pour attraper le fil.

Ah oui j'avais pas vu ta question au sujet de l'entrainement !!
Mais du coup je me demande... Comment ça se fait qu'aujourd'hui on ne peut pas faire de machines industrielles qui cousent le cuir sans triple entraînement, double à minima, alors qu'autrefois on pouvait coudre des grosses épaisseurs sans entraînement ? Est-ce une question de confort ? (Pour ne pas "tirer" sur la matière tout le temps de couture ?) Une question de régularité du point ? (Si c'est toi qui tire, sur une machine lancée à toute vapeur, la longueur du point risque sera dépendante de la force que tu y mets, non?)

Oui, c'est bien ça. La longueur et direction du point sont totalement dépendants de l'effort que l'on applique avec les mains.
Mais avec un cuir épais et lourd, donc difficile à manipuler, il est difficile de faire de belles lignes droites. C'est probablement pour avoir des lignes droites que les machines a cuir disposent d'un double ou triple entraînement.

Pour la table c'est une réalisation perso afin de poser la machine

Le multi plis ( contre plaqué) n'existait pas à l'époque

Pas sûr, ça !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Contreplaqu%C3%A9#Histoire
Je vois beaucoup (en photo) de tables industrielles faites comme ça. Pas forcément de fabrication Singer.