Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
5 participants
Le forum des machines à coudre d'antan :: Blabla :: Hors Sujet (mais en rapport avec la couture, quand même)
Page 1 sur 1
Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
J'avais lu sur la page "Sigma modelo A" d'Andréprats l'intervention du directeur du Musée de la machine outil d'Elgoibar, province de Gipuzkoa au Pays basque (à 70 km de la frontière française).
J'ai moi-même évoqué cette industrie de la région d'Eibar, qui me tient à cœur, sur ma page sur les Alfa.
Comme j'avais pris une semaine de vacances à Sare (64), je suis parti avec madame voir cette région de l'autre côté de la frontière et visiter, entre autre, ce joli Musée.
Le local du Musée d'Elgoibar est vaste et magnifique et ferait rêver bien des collectionneurs de machines à coudre du forum.
C'est la réplique exacte d'un atelier de production de construction mécanique. Tout ce qui le compose est d'origine et en état de fonctionnement.
Il est à noter que la ville d'Elgoibar est située à une dizaine de kilomètres d'Eibar, autre capitale de l'industrie mécanique et de la machine à coudre en particulier (voir les machines à coudre Alfa et Eibar entre autres)
Ce Musée est principalement dédié aux machines et outils qui ont travaillé localement le "métal" pendant plus d'un siècle.
Dans cette région du bassin de Deba on a, depuis l'âge du fer, toujours battu le "fer".
C'est l'équivalent pour la péninsule, des régions de la Lorraine et du Nord pour la France. Ici ont été construites des armureries royales qui ont fourni toute l'Europe en armes de poing réputées : épées et pistolets.
Monsieur Rafael Zulaika Ruiz, notre interlocuteur du forum, a tenu à nous faire visiter son Musée en personne. Il parle parfaitement français mais il pourrait vous le dire en espagnol ou en Euskera (basque).
Il est très fier de sa salle des machines à coudre, qu'il a entrepris de remettre en valeur. On y trouve surtout des productions locales des années cinquante mais aussi des fontes anciennes.
Ici, il nous présente un joli "jouet" Sigma à point chaînette qui est complet avec sa valise et sa notice. La machine fait également boîte à musique et peut jouer "Qui a peur du méchant loup" pendant que l'enfant coud le trousseau de sa poupée.
La salle "Patxi Aldabaldetrecu" (le fondateur) est vaste. Il reste de la place. Je vais voir si je peux offrir quelques spécimens pour compléter le site.
On retrouve les versions classiques de nos collections mais fabriquées localement.
Ici un clone de Singer 13 magnifiquement usiné.
On retrouve sur celle-ci la ligne des Meister allemandes de l'époque.
Il y a aussi des productions originales comme ce "Sigma Book". Une vrai machine portable, tout en métal, qui se range comme un livre.
Dans un coin une Hurtu P11 avec son pied "hygiéniquement" original.
J'ai évoqué avec le directeur la particularité originale de ce pied. Cela l'a beaucoup amusé.
Je ne sais pas s'il pourra raconter cette anecdote au jeune public à qui il fait régulièrement visiter le Musée.
Cet endroit en effet, financé en partie par la région et les entreprises de mécanique locales, est un outil didactique qui rappelle aux habitants et enfants de la région un savoir faire multiséculaire.
Le village de Moru (maintenant Elgoibar) datait de l'âge du fer (900-500 av J.C). Il battait déjà le métal dès sa création près des mines de fer, dans des forges qui s'installaient à côté des lieux d'extraction.
Les habitants des lieux étaient paysans et forgerons en même temps.
Le Musée a reconstitué une de ces forges du début du XXème siècle qui disposaient, parfois, d'un petit atelier de production et de réparation.
Souvent, les machines des petites unités fonctionnaient manuellement ou par pédalier.
Seules les grandes unités utilisaient l'énergie des cours d'eau (voir les forges d'Urdax dans le Baztan et son moulin à force motrice du moyen âge) et plus tard, bien sûr, vapeur et électricité.
Ici, un dispositif de palans reconstitué pour montrer aux visiteurs les grands principes mécaniques pour gérer les forces et les mouvements.
Souvent de petites unités pouvaient créer complètement des productions sophistiquées comme, par exemple, un pistolet complet. Cela nécessitait la mise en œuvre de différents savoir-faire : choix et travail du bois, petite mécanique pour platine de détente et canon rayé. Le tout fait souvent à l'aide de machines "à main".
Comme souvent, chez ces ateliers de mécanique, on a fait, en plus des armes, des vélos (voir Hurtu en France).
Dans cette région de grands cyclistes, ceux-ci sont réputés.
Pour les grandes productions, les ateliers étaient plus imposants.
Pour faire tourner toutes ces roues de courroie, on utilisait souvent une seule unité de production d'énergie.
Ici, tout le Musée a son alimentation en énergie fournie à partir de ce moteur à vapeur d'origine. La vapeur a maintenant été remplacée, pour raison de sécurité, par un gros moteur électrique mais l'unité a gardé tout son système et pourrait fonctionner comme à l'origine.
Son système de turbine a été démonté pour permettre aux visiteurs de comprendre son fonctionnement.
Les visiteurs sont souvent des étudiants de l'Université de technologie attenante au Musée (cafétéria de l'Université à 100 m).
Iker, le permanent du Musée, nous a lancé le moteur et cela a permis de mettre en mouvement l'intégralité des machines du Musée. Pour moi qui aime la mécanique ancienne ce fut un moment grandiose.
Les dizaines de poulies de différentes tailles se sont toutes mises à tourner de plus en plus vite. Iker a réglé une vitesse raisonnable et nous a actionné, les uns après les autres, tout un alignement de tours, d'étaux limeurs, de perceuses et fraiseuses. Les sons de toutes ces mécaniques étaient prodigieux!
La surprise aura été de constater le peu de vibrations générées par cette mise en œuvre. Les machines sont en parfait état, bien fixées au sol, les poulies bien équilibrées, les courroies bien tendues.
Voila qui va compléter mon souvenir du fonctionnement, bien plus "vibrant", tout en roues et courroies, des Grands Moulins de Bordeaux où j'ai gagné mon premier salaire (d'été) il y a… plus d'un demi siècle!
Le Musé présente également, en situation, une belle collection de burettes d'huile!
Souvent, de producteurs d'objets finis, les entreprises ont également produit et vendu des machines outil.
Ici, la courroie a été croisée pour obtenir le bon sens de rotation voulu par la machine
Ma préférence, en tant que visiteur collectionneur, va tout de même aux machines qui fonctionnent "manuellement"
… et souvent au pédalier.
Que voilà un beau tour… plus à ma taille!
Dans le Musée tout est expliqué en Euskera et en espagnol. M. Iker, le permanent du Musée ou le directeur, s'il est présent (il a beaucoup d'occupations), pourront vous donner toutes les explications souhaitées et vous faire fonctionner toutes les machines.
La salle des présentations des machines à coudre, locales ou autres, va s'étoffer. M. Zulaika a commencé à regrouper et scanner l'important fond de documentation qu'il a trouvé en arrivant et qu'il complète.
Les machines à coudre locales présentées par le musée sont rares en France. Pendant toute l'après-guerre, l'industrie espagnole a du s'auto-suffire. Les entreprises basques ont du fournir leur production de machines à coudre à toute la péninsule ibérique et ont peu exporté. Leurs machines sont rares en France, les nôtres rares là bas…
Je vais me renseigner pour voir si je peux trouver, par là, un "Sigma Book". Il ferait bien à côté de mon Elna Lotus… Ramon Casas de la société Elna n'était-il pas, lui aussi, natif de cette région?
Je remercie M. Rafael Zulaika Ruiz de nous avoir présenté son beau Musée et lui souhaite un bel avenir pour son entreprise. Je remercie aussi Iker qui nous a, avec compétence, fait fonctionner ces belles machines.
Milesker ta laster arte!
Musée Machine Outil PB a écrit:Bonjour depuis Elgoibar ; je suis le directeur du Musée de la Machine-Outil depuis peu (janvier 2024) et je suis ravi d'avoir découvert votre blog. J'espère pouvoir y partager avec vous des informations concernant notre collection car une salle est complétement dédiée aux machines à coudre, surtout Sigma mais aussi Alfa (les deux locales d'Elgoibar et d'Eibar) et puis Singer et autres. Dans les deux mois à venir, j'espère que nous serons en mesure de dresser un inventaire (peut-être pas complet à 100%) des machines dans notre collection.
Pour ce premier message de contact, j'essayer d'insèrer une image de la salle...
Désolé si je donne un peu de travail aux administrateurs ; on apprendra au fur et à mesure. A bientôt, peut-être même ici, à Elgoibar, en visite au musée !
J'ai moi-même évoqué cette industrie de la région d'Eibar, qui me tient à cœur, sur ma page sur les Alfa.
Comme j'avais pris une semaine de vacances à Sare (64), je suis parti avec madame voir cette région de l'autre côté de la frontière et visiter, entre autre, ce joli Musée.
Le local du Musée d'Elgoibar est vaste et magnifique et ferait rêver bien des collectionneurs de machines à coudre du forum.
C'est la réplique exacte d'un atelier de production de construction mécanique. Tout ce qui le compose est d'origine et en état de fonctionnement.
Il est à noter que la ville d'Elgoibar est située à une dizaine de kilomètres d'Eibar, autre capitale de l'industrie mécanique et de la machine à coudre en particulier (voir les machines à coudre Alfa et Eibar entre autres)
Ce Musée est principalement dédié aux machines et outils qui ont travaillé localement le "métal" pendant plus d'un siècle.
Dans cette région du bassin de Deba on a, depuis l'âge du fer, toujours battu le "fer".
C'est l'équivalent pour la péninsule, des régions de la Lorraine et du Nord pour la France. Ici ont été construites des armureries royales qui ont fourni toute l'Europe en armes de poing réputées : épées et pistolets.
Monsieur Rafael Zulaika Ruiz, notre interlocuteur du forum, a tenu à nous faire visiter son Musée en personne. Il parle parfaitement français mais il pourrait vous le dire en espagnol ou en Euskera (basque).
Il est très fier de sa salle des machines à coudre, qu'il a entrepris de remettre en valeur. On y trouve surtout des productions locales des années cinquante mais aussi des fontes anciennes.
Ici, il nous présente un joli "jouet" Sigma à point chaînette qui est complet avec sa valise et sa notice. La machine fait également boîte à musique et peut jouer "Qui a peur du méchant loup" pendant que l'enfant coud le trousseau de sa poupée.
La salle "Patxi Aldabaldetrecu" (le fondateur) est vaste. Il reste de la place. Je vais voir si je peux offrir quelques spécimens pour compléter le site.
On retrouve les versions classiques de nos collections mais fabriquées localement.
Ici un clone de Singer 13 magnifiquement usiné.
On retrouve sur celle-ci la ligne des Meister allemandes de l'époque.
Il y a aussi des productions originales comme ce "Sigma Book". Une vrai machine portable, tout en métal, qui se range comme un livre.
Dans un coin une Hurtu P11 avec son pied "hygiéniquement" original.
J'ai évoqué avec le directeur la particularité originale de ce pied. Cela l'a beaucoup amusé.
Je ne sais pas s'il pourra raconter cette anecdote au jeune public à qui il fait régulièrement visiter le Musée.
Cet endroit en effet, financé en partie par la région et les entreprises de mécanique locales, est un outil didactique qui rappelle aux habitants et enfants de la région un savoir faire multiséculaire.
Le village de Moru (maintenant Elgoibar) datait de l'âge du fer (900-500 av J.C). Il battait déjà le métal dès sa création près des mines de fer, dans des forges qui s'installaient à côté des lieux d'extraction.
Les habitants des lieux étaient paysans et forgerons en même temps.
Le Musée a reconstitué une de ces forges du début du XXème siècle qui disposaient, parfois, d'un petit atelier de production et de réparation.
Souvent, les machines des petites unités fonctionnaient manuellement ou par pédalier.
Seules les grandes unités utilisaient l'énergie des cours d'eau (voir les forges d'Urdax dans le Baztan et son moulin à force motrice du moyen âge) et plus tard, bien sûr, vapeur et électricité.
Ici, un dispositif de palans reconstitué pour montrer aux visiteurs les grands principes mécaniques pour gérer les forces et les mouvements.
Souvent de petites unités pouvaient créer complètement des productions sophistiquées comme, par exemple, un pistolet complet. Cela nécessitait la mise en œuvre de différents savoir-faire : choix et travail du bois, petite mécanique pour platine de détente et canon rayé. Le tout fait souvent à l'aide de machines "à main".
Comme souvent, chez ces ateliers de mécanique, on a fait, en plus des armes, des vélos (voir Hurtu en France).
Dans cette région de grands cyclistes, ceux-ci sont réputés.
Pour les grandes productions, les ateliers étaient plus imposants.
Pour faire tourner toutes ces roues de courroie, on utilisait souvent une seule unité de production d'énergie.
Ici, tout le Musée a son alimentation en énergie fournie à partir de ce moteur à vapeur d'origine. La vapeur a maintenant été remplacée, pour raison de sécurité, par un gros moteur électrique mais l'unité a gardé tout son système et pourrait fonctionner comme à l'origine.
Son système de turbine a été démonté pour permettre aux visiteurs de comprendre son fonctionnement.
Les visiteurs sont souvent des étudiants de l'Université de technologie attenante au Musée (cafétéria de l'Université à 100 m).
Iker, le permanent du Musée, nous a lancé le moteur et cela a permis de mettre en mouvement l'intégralité des machines du Musée. Pour moi qui aime la mécanique ancienne ce fut un moment grandiose.
Les dizaines de poulies de différentes tailles se sont toutes mises à tourner de plus en plus vite. Iker a réglé une vitesse raisonnable et nous a actionné, les uns après les autres, tout un alignement de tours, d'étaux limeurs, de perceuses et fraiseuses. Les sons de toutes ces mécaniques étaient prodigieux!
La surprise aura été de constater le peu de vibrations générées par cette mise en œuvre. Les machines sont en parfait état, bien fixées au sol, les poulies bien équilibrées, les courroies bien tendues.
Voila qui va compléter mon souvenir du fonctionnement, bien plus "vibrant", tout en roues et courroies, des Grands Moulins de Bordeaux où j'ai gagné mon premier salaire (d'été) il y a… plus d'un demi siècle!
Le Musé présente également, en situation, une belle collection de burettes d'huile!
Souvent, de producteurs d'objets finis, les entreprises ont également produit et vendu des machines outil.
Ici, la courroie a été croisée pour obtenir le bon sens de rotation voulu par la machine
Ma préférence, en tant que visiteur collectionneur, va tout de même aux machines qui fonctionnent "manuellement"
… et souvent au pédalier.
Que voilà un beau tour… plus à ma taille!
Dans le Musée tout est expliqué en Euskera et en espagnol. M. Iker, le permanent du Musée ou le directeur, s'il est présent (il a beaucoup d'occupations), pourront vous donner toutes les explications souhaitées et vous faire fonctionner toutes les machines.
La salle des présentations des machines à coudre, locales ou autres, va s'étoffer. M. Zulaika a commencé à regrouper et scanner l'important fond de documentation qu'il a trouvé en arrivant et qu'il complète.
Les machines à coudre locales présentées par le musée sont rares en France. Pendant toute l'après-guerre, l'industrie espagnole a du s'auto-suffire. Les entreprises basques ont du fournir leur production de machines à coudre à toute la péninsule ibérique et ont peu exporté. Leurs machines sont rares en France, les nôtres rares là bas…
Je vais me renseigner pour voir si je peux trouver, par là, un "Sigma Book". Il ferait bien à côté de mon Elna Lotus… Ramon Casas de la société Elna n'était-il pas, lui aussi, natif de cette région?
Je remercie M. Rafael Zulaika Ruiz de nous avoir présenté son beau Musée et lui souhaite un bel avenir pour son entreprise. Je remercie aussi Iker qui nous a, avec compétence, fait fonctionner ces belles machines.
Milesker ta laster arte!
Dernière édition par Simanco33 le Mer 15 Mai - 8:26, édité 1 fois
Simanco33- Aficionado de la fonte laquée
- Messages : 8014
Date d'inscription : 03/08/2019
Localisation : Bordeaux
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Joli compte rendu comme tu sais les produire, et magnifique batiment restauré, du travail aussi de ce coté
Pascal le dob- Aficionado de la fonte laquée
- Messages : 7641
Date d'inscription : 06/10/2018
Age : 62
Localisation : Sedan 08
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Très intéressant ce compte rendu!
loutte09- Tombé dedans quand il était petit
- Messages : 1922
Date d'inscription : 24/03/2017
Age : 76
Localisation : Foix - Ariège
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Merci Simanco pour cette superbe visite commentée !
Un peu trop loin pour y aller faire un tour, mais c'est presque comme si on y était
Que de belles mécaniques à voir !
Un peu trop loin pour y aller faire un tour, mais c'est presque comme si on y était
Que de belles mécaniques à voir !
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Merci pour ce joli tour de musée. Cela donne l’envie de programmer une visite
Clyde- Membre confirmé
- Messages : 71
Date d'inscription : 27/11/2022
Age : 49
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Pour y aller c'est simple : Paris, A10, Bordeaux autoroute A63, ... sortie Elgoibar, le Musée est fléché !... Tous les chemins de traverse pour y aller sont même encore plus beaux!
Simanco33- Aficionado de la fonte laquée
- Messages : 8014
Date d'inscription : 03/08/2019
Localisation : Bordeaux
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Dès que j’irai au Pays Basque, j’irai le visiter et revoir celui de Balenc
Clyde- Membre confirmé
- Messages : 71
Date d'inscription : 27/11/2022
Age : 49
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
... ciaga? Je suis curieux de savoir ce qu'ils ont comme machine à coudre (ils en on bien présenté une je suppose)... une production locale, j'espère!
Simanco33- Aficionado de la fonte laquée
- Messages : 8014
Date d'inscription : 03/08/2019
Localisation : Bordeaux
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Oui, le musé Balenciaga à Getaria. Jel’ai visité, il y a quelques années vitesse grand V avant la fermeture, car ils ferment très tôt en hiver. À l’époque, je n’étais pas très orienté machine à coudre et ne peux te dire si une machine était exposée
Clyde- Membre confirmé
- Messages : 71
Date d'inscription : 27/11/2022
Age : 49
Re: Musée de la machines à Elgoibar (Guipuzkoa) par Simanco33
Je consulte en ce moment les documents glanés pendant mes vacances de la semaine dernière et je trouve des précisions sur ce Musée et la région dans un livre acheté sur place.
A Soraluze, Placencia de las armas à 10 km sud d'Elgoibar se trouvait une manufacture d'armes royale crée en 1343 et qui aura été active jusqu'au milieu du XXe siècle (actuellement subsiste encore une production mécanique industrielle civile).
Dans le Musée d'Elgoibar un livre (ce livre est en vente dans le Musée), traduit en cinq langues, explique tout au travers de l'étude d'une immense gravure appelée "Gravure de Lamot" gravée en 1757.
Un exemplaire de la gravure est exposé dans le Musée.
Quatre corporations d'armuriers travaillaient là pour fabriquer des armes et des outils de sapeurs pour les militaires d'Espagne et exportaient, également vers d'autres pays, le fruit d'un savoir faire très réputé.
Nous étions là loin des petites unités artisanales mais plutôt dans une production industrielle organisée et rationalisée qui annonçait ce que deviendrait bientôt l'industrie moderne de production de masse.
Si un représentant royal supervisait bien l'ensemble, l'étude, la fabrication et le contrôle qualité de la production était le travail d'une main d'œuvre surtout constituée de centaines de "compagnons" issus de la région et regroupés en corporations : canonniers, tourneur de fûts, "garnisseurs" (garnitures et ornements), "platineurs" (platines de percussion). Ces spécialistes du travail du métal étaient issus de ces générations d'artisans formés dans les alentours de la région de Guizpuzkoa et de la proche Biscaye.
Chaque élément de cette gravure permet de se faire une idée de l'organisation de cette industrie mécanique du milieu du XVIIIe siècle.
En France à cette époque, les manufactures royales de Saint-Etienne, Tulle et autre devaient ressembler à celle de Soraluze. Il serait intéressant de comparer les machines outils qui étaient utilisées là. Peut-être trouvait-on des machines originaires de la région de Guipuzkoa.
Mon avatar représente le mécanicien d'un bateau à vapeur qui fait régulièrement les navettes sur le lac de Cômes, en Italie. Je me souviens qu'un de ces navires centenaires était marqué fabriqué en Biscaye sur une plaque en fonte fixée sur la superstructure.
Les touristes qui "survolent" les vallées du pays basque sur l'autoroute qui surplombe toute cette région ne se doutent surement pas qu'ils traversent une vrai région industrielle qui a produit et produit encore un savoir faire acquis depuis plusieurs siècles et toujours retransmis aux enfants de cette région.
A Soraluze, Placencia de las armas à 10 km sud d'Elgoibar se trouvait une manufacture d'armes royale crée en 1343 et qui aura été active jusqu'au milieu du XXe siècle (actuellement subsiste encore une production mécanique industrielle civile).
Dans le Musée d'Elgoibar un livre (ce livre est en vente dans le Musée), traduit en cinq langues, explique tout au travers de l'étude d'une immense gravure appelée "Gravure de Lamot" gravée en 1757.
Un exemplaire de la gravure est exposé dans le Musée.
Quatre corporations d'armuriers travaillaient là pour fabriquer des armes et des outils de sapeurs pour les militaires d'Espagne et exportaient, également vers d'autres pays, le fruit d'un savoir faire très réputé.
Nous étions là loin des petites unités artisanales mais plutôt dans une production industrielle organisée et rationalisée qui annonçait ce que deviendrait bientôt l'industrie moderne de production de masse.
Si un représentant royal supervisait bien l'ensemble, l'étude, la fabrication et le contrôle qualité de la production était le travail d'une main d'œuvre surtout constituée de centaines de "compagnons" issus de la région et regroupés en corporations : canonniers, tourneur de fûts, "garnisseurs" (garnitures et ornements), "platineurs" (platines de percussion). Ces spécialistes du travail du métal étaient issus de ces générations d'artisans formés dans les alentours de la région de Guizpuzkoa et de la proche Biscaye.
Chaque élément de cette gravure permet de se faire une idée de l'organisation de cette industrie mécanique du milieu du XVIIIe siècle.
En France à cette époque, les manufactures royales de Saint-Etienne, Tulle et autre devaient ressembler à celle de Soraluze. Il serait intéressant de comparer les machines outils qui étaient utilisées là. Peut-être trouvait-on des machines originaires de la région de Guipuzkoa.
Mon avatar représente le mécanicien d'un bateau à vapeur qui fait régulièrement les navettes sur le lac de Cômes, en Italie. Je me souviens qu'un de ces navires centenaires était marqué fabriqué en Biscaye sur une plaque en fonte fixée sur la superstructure.
Les touristes qui "survolent" les vallées du pays basque sur l'autoroute qui surplombe toute cette région ne se doutent surement pas qu'ils traversent une vrai région industrielle qui a produit et produit encore un savoir faire acquis depuis plusieurs siècles et toujours retransmis aux enfants de cette région.
Simanco33- Aficionado de la fonte laquée
- Messages : 8014
Date d'inscription : 03/08/2019
Localisation : Bordeaux
Sujets similaires
» SIGMA 161
» Musée des machines à coudre de Châlons sur Saône (aide urgente)
» Musée en allemagne
» Musée de la chaussure à Dettwiller
» Singer 1-2-3 Musée IMCA
» Musée des machines à coudre de Châlons sur Saône (aide urgente)
» Musée en allemagne
» Musée de la chaussure à Dettwiller
» Singer 1-2-3 Musée IMCA
Le forum des machines à coudre d'antan :: Blabla :: Hors Sujet (mais en rapport avec la couture, quand même)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|