Elna 1, la sauterelle

Bonjour,

après une Air electronic et une Supermatic une troisième machine vient rejoindre la famille, la  Elna 1 dite Sauterelle ou Grasshopper :



Annonce sur LBC, un saut dans le département voisin, une dame qui ne se résolvait pas à mettre à la déchetterie la machine de sa grand-mère.

Elle porte le N° 7121449, complète avec sa notice datée du VII 46, ( hormis un petit tournevis et le réducteur de vitesse mais je ne sais pas s’ il était en dotation à cette date ? ). Les deux burettes sont présentes, dont une tout métal, avec le bouchon d’ extrémité formant robinet :




La valise est en bon état, elle a dû servir en rangement plutôt qu’ en transport  :



J’ ai juste passé un peu de graisse Paulin sur la poignée en assez bon état pour l’ âge ( Paulin : la graisse idéale pour toutes chaussures, harnais et pieds de chevaux ) :



La révision mécanique s’ est limitée à un démontage partiel pour nettoyer et huiler toute cette petite mécanique bien sèche, pas mal de bourre en est sortie, la partie du dessus de la cousière a aussi été déposée, et toujours de la bourre et fils sous le crochet rotatif. Celui-là je ne l’ ai pas démonté.



J ‘en profite pour démonter le ressort de tension inférieure, source de problèmes s’ il est trop usé ou marqué, ce n’ est pas le cas :



La révision de la partie électrique a été un grand moment.

Le plus simple, nettoyage à la bombe KF et coton tige des parties électriques, charbons, le collecteur à l' aide d" un bout de tampon vert en faisant tourner le rotor à la main puis bombe KF.

Les fils sont de section hyper fine, certains avaient souffert, notament au niveau du rhéostat et d’ une sortie moteur,

Une connexion venant d’ un bobinage du stator ne tenait plus que par un brin de diamètre inférieur à un fil à coudre. J’ ai passé un moment à raccourcir la gaine rigidifiée par l’ âge pour pouvoir rallonger les fils, gratter le vernis, rallonger avec des brins de fil de cuivre puis soudure.

Mise en place d’ un bout de gaine isolante puis soudure :



Le rhéostat. Comparativement au matériel Singer, les hélvètes ont sous-dimensionné. Pénurie ? Le fil est hyper fin, la machine date de 46, les métaux entrant dans la composition du fil résistant avaient probalement été utilisés massivement à la fabrication de projectiles.

Ce qui fait qu’ on se retrouve à gérer trois quarts de siècle plus tard un truc minuscule, monté sur de la céramique cassante. Problème similaire avec les soudures à l’ étain, çà viellit plutôt mal.

La photo est prise après débarras des diverses bourres et résidus gras, nettoyage à la bombe et alccol :



Après démontage, je constate une corrosion et déformation des lamelles, un coup de tampon à gratter sur les surfaces en contact, sans oublier la lame en cuivre du levier de commande. Après divers essais, il s’ avère qu’ une soudure ne passe plus, décapage et resoudage, remplacement d’ un des fils complètement corrodé :



Attention, une des lamelles côté rhéostat est un peu repliée, elle ne doit pas être redressée, sinon le moteur tourne sans activer le levier. ( je me suis fait avoir   )

Dès le départ, j’ avais éliminé le condensateur en place, du type à point milieu raccordé à la carcasse du moteur, Je refais la même chose avec des condensateurs de type X2, le deux fils côté gauche vers le moteur, le jaune vers la masse ( ce qui a été une erreur, voir plus loin ) :



Pour des raisos de sécurité je préfère mettre la machine à la terre. Compte tenu de son âge, de la conception de départ et de l' état dans lequel le matériel a été trouvé, je préfère ne pas courir de risques. Comparativement, Singer était beaucoup plus au point, ne serait-ce que par le dimensionnement et les matériaux employés.
La machine est donc mise à la terre, c’ est un peu au chausse-pied, mais ça passe sans rien modifier :



Les condos sont protégés par une gaine thermo rétractable puis installés et bloqués au pistolet à colle :



Le type de raccordement des condensateurs à l’ origine est incompatible avec la mise à la terre de la machine, ça fait sauter le différentiel 30 mA. Il suffit de ne pas raccorder le point millieu à la masse. J’ avais eu le même souci avec la TYLA soviétique.

Je précise que les modifications faites requièrent des compétences en électricité fine, compte tenu de la fragilité des matériels et du peu de place ou marge de manoeuvre.

Quelques mesures :

Résistance du rhéostat : 600 Ohm, étagés par 100 Ohm,

Résistance de mini : 40 Ohm.

Le moteur absorbe 250 mA sous 227 Volt, ce qui fait une puissance absorbée de 60 Watt environ, le  double de l’ indication de la plaque signalétique. Mais ça n’ a pas l’ air de chauffer. Peut-être la courroie est un peu raide ?

Vitesse maxi mesurée : 530 cps / minute.

Après remontage, les premiers essais, en ajustant les tensions inférieures et supérieure :



Je trouve que le ressort d’ origine est hyper raide, le réglage se fait sur très peu de course. Je verrai s’ il y a moyen de récupérer un ressort plus doux.

Le point me semble joli. La machine est très agréable à utiliser, pas bruyante, souple, j’ ai fait des aller retours dutant un bon quart d’ heure juste pour le plaisir.

Détail, j’ ai fait tous les essais avec des vieux fils et une aiguille qui traînaient.

Bonne pour le service !

Bonsoir,

Gros boulot sur la partie électrique! Les fils de bobinage c'est toujours un plaisir... Personnellement je n'y ai pas touché pour le moment.
Concernant la terre, je vois que vous avez récupéré une des deux vis de maintien de la prise, en revanche comment faites vous la connexion entre la fiche du cordon et cette "borne" de terre côté machine?

Quel est l'intérêt de remettre des condensateurs, d'autant plus que le filtre doit être moins efficace sans le raccordement à la masse?

Si je crois avoir compris la question...J' ai utilisé un cordon moulé de récupération. La fiche noire Elna comporte de chaque côté deux lames métalliques qui viennent se plaquer dans le bâti de la prise côté machine :



En fait il y avait déjà tout pour le faire à l' époque.

Dans la machine, voir avant dernière photo du post, le fil jaune ( pas de vert-jaune dispo ) va de la prise vers une vis dans une partie métallique du moteur.

Les condensateurs vont limiter ou absorber les étincelles au niveau du collecteur.

OK ma question était sur la fiche noire ci-dessous, la lame ressort en métal est d'origine (ça paraît très bien intégré) ou c'est vous qui l'avez modifié? Sur ma machine 110V de 47, ça n'y est pas, j'ai donc bricolé cette lame ressort pour effectuer le contact comme vous.





Ok pour les condensateurs, ils sont donc là pour augmenter la durée de vie des charbons.

La fiche comporte deux lamelles,une de chaque côté. La prise comporte tout ce qu' il faut pour réaliser une mise à la terre.

J'ai trouvé la même prise pour alimenter l'éclairage d'une Meister 111. Elle s'adapte en effet sur les Elna 1 et 3. Elle peut prendre la masse de la coque par les deux lamelles. Le fil vert de masse (rouge sur la photo) peut être fixé sur la vis des lamelles. Je vais me faire une rallonge trois fils (prise de terre) avec cette prise Elle ira sur mes Elna et la Meister. Elle est plus longue que la prise d'origine mais s'adapte parfaitement. Je vais essayer d'en trouver d'autres. Dessus il est marqué : "4820" et 6A. Elle est en bakélite.

On en trouve :

(plus le port!)

Ce sont souvent des prises pour projecteur... je cherche...

Peuchère !

Simanco33 a écrit:On en trouve :

(plus le port!)

Ce sont souvent des prises pour projecteur... je cherche...

Arf ! J' ai eu la prise avec la machine au bout pour la moitié !

Les MAC, c' est comme les pièces détachées des voitures, si tu veux en reconstituer une, faut débourser la valeur d' une concession remplie.

Moi qui était motivé pour en acheter une et faire un truc plus propre...

Bonjour,

Est-ce que le montage des 2 condensateurs avec 3 broches (à peu près au milieu de l'article) serait la solution pour remplacer le condensateur (à 3 broches) de démarrage sur le moteur d'une Pfaff 96 ?
That is the question.

Pierre

Je ne connais pas la Pfaff 96, difficile de donner une réponse précise.

Cà dépend de la date de mise sur le marché, donc de la conception du circuit électrique. Tu fais référence à un condensateur de démarrage, en général sur les machines domestiques, ce sont des anti parasites. Dans ce cas, de manière simple, juste un condensateur en parallèle sur le moteur fait l 'affaire.

Bonsoir à tous,

J'ai moi hérité d'une Elna 1 de 1952. J'ai avancé autant que possible dans sa remise en état (elle m'a même gratifiée de points très jolis mais ce volant n'est vraiment pas fait pour être tourné à la main) : dépoussiérage expropriation d'un régiment de moutons de l'intérieur du bras, huilage, lustrage. J'ai vérifié la souplesse de la courroie et des câbles et fils une fois que j'ai obtenu la redditions des vis du bloc moteur... et j'en arrive au sujet de l'électrique : Moteur / Alimentation / Condensateur.

J'ai bien lu les sujets dédiés aux questions de condensateur et de transfo de la Elna 1 (sur ce point, avec un peu de chance, le vendeur de mon (futur) transfo va enfin bientôt le poster, un Sabir de 250 VA qui devrait largement convenir). Toutefois, mes (très) maigres connaissances en électricité remontent au collège et... oui ça ne date pas d'hier et cela ne va pas franchement m'aider donc. C'est pourquoi je vous serait très reconnaissante si vous pouviez me donner vos recommandations sur la meilleure façon de rendre cette machine sûre à utiliser :

* Pour le moteur, j'envisage de le dépoussiérer à la bombe à air comprimé (sauf si ce n'est pas recommandé bien sûr) :

Vue de gauche :

Vue latérale :

Vue du dessus :


En retirant quelques petits moutons, j'ai dérangé ces deux pièces détachées disposées dans le fonds contre la paroi en contact avec la machine, de part et d'autre du moteur : de quoi s'agit-il ?



Je suis surprise de trouver des pièces volantes et métalliques dans un bloc moteur : dois-je les enlever ou les replacer (et dans ce cas, dans quelle position, car je n'ai pas eu le temps de la repérer quand je les ai découverts) ?

...

* Pour le câble d'alimentation, j'ai quelques doutes sur son état, et je préfère le soumettre à votre expertise d'électriciens :

(le cube blanc est le transfo de 60 VA utilisé jusque dans les années 1970-1980 avec cette machine ; il est légèrement bombé sur le dessus, je préfère ne pas le réutiliser)



Le fil était couvert d'une saleté blanc grisâtre qui s'est assez bien estompée à force de frotter, sauf sur certains bords et sillons du câble (la photo date d'après ce premier nettoyage). Je remarque qu'il n'a pas les broches permettant une mise à la terre (bien présentes en revanche, sur la prise).
D'où une double question : est-ce qu'il me faut le nettoyer davantage (eau et savon sont-ils envisageable tant que cela ne touche pas les extrémités) ? Et est-ce que l'embout scotché impose de s'en méfier a priori ?

* Pour le fameux condensateur, très similaire à ce que j'ai vu sur le forum, je l'ai bien identifié à la droite du bloc moteur, tel un tube de dynamite marronnasse attendant son heure :



J'ai découvert une petite goutte de substance cireuse tombée en dessous mais sinon, il a l'air innocent (Non. )...
D'après ce que j'ai lu ici, il vaut mieux remplacer que supprimer le condensateur (plutôt pour s'épargner des arcs électriques que des parasites radios) mais je n'ai pas de quoi souder à disposition, donc ce sera une ablation pure et simple pour commencer.

Ma première question est : à quel niveau couper ses 3 fils dans la perspective de ne pas gêner une future installation de nouveaux (les fameux X2 décrits plus haut) : au ras du condensateur, au ras des points de connexion sur le moteur, ou à mi-chemin sur le fil ?
Et la deuxième : pour une utilisation occasionnelle de la machine (j'ai aussi une Singer 15-71 sans condensateur dans son circuit et donc, j'espère, sans possibilité d'arc, qui servira probablement plus souvent), peut-on avoir une idée de la fréquence des arcs électriques susceptibles d'endommager le moteur ? C'est-à-dire : est-ce qu'ils sont assez nombreux pour faire des dégâts seulement en cas d'utilisation intensive, où bien potentiellement dès que le moteur tourne ?

Merci de m'avoir lue jusqu'ici (note à la modération : la répartition en plusieurs messages vise à faciliter la discussion), et toutes mes excuses si certaines questions sont trop évidentes ou ont déjà reçu ailleurs une réponse que j'aurais manquée !

Si tu cherches d'autre bouts de ferraille comme les deux crochets métalliques, on doit trouver les mêmes pour accrocher les rideaux...

J'ai suivi les conseils du forum et j'ai acheté un condensateur trois fils... il faut que je le monte. Pour les essais, pour le moment, la machine fonctionne sans...

Si tu tape "Elna" sur le moteur de recherche du forum il y a plusieurs posts qui abordent le sujet avec des exemples de condensateur.

C'est marrant de ne pas reconnaitre des crochets à rideaux, j'ai l'impression d'avoir toujours connu ça !
La machine étant en 110 volts, le transfo Sabir va filtrer les parasites, le remplacement du condensateur est facultatif. Par contre il faut le retirer, en coupant les fils au plus près pour les conserver et brancher un nouveau condensateur à sa place, ou au plus loin pour éviter qu'ils touchent et fassent court-circuit.

Bonjour,

Merci pour ces quelques notes d'humour moutonneuses.
Je confirme pour les crochets à rideaux, j'ai les mêmes.
J'ai bien noté pour le condensateur à 3 fils, ce qui résoudra peut-être mon problème sur un moteur de Pfaff.

Je profite du sujet du jour pour vous soumettre une photo de 4 pièces identiques retrouvées justement dans une autre Pfaff.
Ca ressemble vaguement à des porte-couteaux.
Je soumets ces pièces à votre sagacité.
Quoi t'estceque ?



Pierre / Paris

Un bouchon de champagne pour piquer les aiguilles! ... non?

Tiens, je n'avais pas vu le bouchon !  

Merci à tous pour vos réponses rapides !
Ma foi, on n'identifie pas ce que l'on n'imaginerait pas trouver là (des crochets à rideaux dans un moteur ?? )

Thierry_H a écrit:La machine étant en 110 volts, le transfo Sabir va filtrer les parasites, le remplacement du condensateur est facultatif. Par contre il faut le retirer, en coupant les fils au plus près pour les conserver et brancher un nouveau condensateur à sa place, ou au plus loin pour éviter qu'ils touchent et fassent court-circuit.

Si je coupe au ras du condensateur, et que j'enveloppe le bout des fils restants dans du scotch d'électricien, quitte à en utiliser aussi pour les fixer à la paroi de leur coffrage, cela pourra-t-il suffire pour éviter un court-circuit ?

Mieux que l'ancien "Chaterton"  (Du Capitaine Haddock")  et que le "scotch d'électricien" le plus sûr est de se familiariser avec la gaine thermoretractable Plus Sûre, plus propre, vieillit bien etc ...
110/220V restons "PRO" en plus c'est assez magique !!
Il y à même des mini -souffleurs d'air chaud pour être très précis ...
Illustration à l'arraché :



Courage  
Rj2

@Eleusis : les arcs électriques ou plutôt micro arcs se produisent constamment dès que le moteur tourne, c' est un phénomène normal. Pas grave en cas d' utilisation occasionnelle.


Très bonne idée la gaine thermo-rétractable, je suis un fan, j' en ai utilisé pour les condos et quelques liaisons.

Merci à tous deux. Je vais jeter un oeil à ce type de gaine tiens ! Cela reste un type de gaine amovible sans dommage pour les fils (si je décide de raccorder un nouveau condensateur plus tard) ?

Oui, il faut couper délicatement sans abîmer les fils en dessous, c' est fait pour tenir ! J' utilise soit une lame de rasoir ancestral, soit un scalpel.

La sauterelle objet de ce post me posait un souci, en l' occurrence la longeur maximale des points, 2.5 mm maximum.

En tâtonnant, j' ai essayé modifier le réglage de deux cames, voir photo, la came inférieure n' est pas réglable, la vis pointeau pénétrant dans l' arbre. La came au dessus peut se régler, par contre si j' allonge la longeur des points en marche avant, la longeur diminue en marche arrière :


Avec le levier de longeur à fond en avant et arrière, les résultats :


Le point est très correct, ceux en fil bleu ont été faits avec réducteur et courroie d' origine, en fil vert sans réducteur. a l' occasion je tersterai la machine "dans la vraie vie" pour voirs si ces réglages sont viables en pratique. Les essais ont été faits avec du fil et une aiguille qui "traînaient" par là.

Une image du réducteur monté avec la courroie d' époque. Cà marche.



Entre temps j' avais acheté une autre sauterelle, tout premier modèle ( 1943 je pense ), complètement différente au plan électrique, avec de gros soucis de ce côté, mais qui me fait des points de 4 mm en avant et arrière.

Au final, une sauterelle modèle 1950, correcte et sécurisée électriquement avec des points pas au top, et une autre premier modèle qui fait des points corrects mais trè limite point de vue sécurité électrique.

Quelqu' un aurait de la doc technique ou réalisé des essais de réglage de longueur du point sur ces bécanes ?