Peugeot-Japy à navette vibrante

Bonjour,

Je souhaite vous montrer ma dernière (ou presque) acquisition
Cela permet d'apporter de l'eau au moulin du très bon et complet sujet intitulé "Peugeot N°2 et son aventure" traité par Pascal
J'apporte l'eau au moulin, non pas avec une pompe Japy, mais avec une machine à coudre à navette vibrante Peugeot-Japy
Je vous la présente telle que je l'ai récupérée, après léger dépoussiérage et huilage

La machine dispose de sa table et de son capot
La serrure a été forcée et est restée sur la table





Marque "Peugeot" sur les pieds



Initiales sur la pédale, je pense voir un P mais n'arrive pas à décoder le reste


Original, le "Peugeot" sur les rayons du volant


Le médaillon nous informe sur le fabricant:



Le bouton rotatif de réglage de la longueur du pas



Le tendeur de fil qui fait penser à la N°2


Le dessous de la machine est aussi intéressant


Marquage "Peugeot Japy et Cie  Audincourt Doubs France"



On y retrouve le doigt qui repousse l'aiguille avant le passage de la navette



Je ne sais pas dater la machine exactement, mais la situerais aux environs de 1900
La suite quand j'entamerai la restauration quand j'aurai le temps ....

Sur ton pedalier ,il y a les initiales C et P .
Constant Peugeot .
Les fonderies Japy et Peugeot ont fusionné vers les annees 1890 .
Il étaient "voisins" et un mariage entre 2 membres des 2 familles a rapproché les interets

Merci pour les initiales.
J'avais du mal à déchiffrer le C et redoutais que ça puisse être une autre lettre
Ils ont donc gardé les initiales de Constant Peugeot même si celui-ci était déjà décédé
le
Hors sujet: mon ami qui s'intéresse aussi un peu aux machines à coudre vient de louper la vente d'une très belle Peugeot N°2 sur le Marketplace de Facebook

Bonjour,

J'ai pris le temps de regarder la machine de plus près.

Le système de verrouillage des tiroirs est original
Il n'y a pas de serrure
Il faut appuyer sur une languette en bois située sous le tiroir
La languette fait office de clapet anti-retour quand elle n'est pas actionnée




Comme on a 2 tiroirs superposés, il faut d'abord ouvrir le tiroir du bas pour pouvoir actionner le clapet du tiroir situé au-dessus

Bonjour,

J'ai la chance de trouver deux modes d'emploi dans un tiroir
Un premier concerne la machine
Et celui-ci nous renseigne sur le modèle de la machine: C'est une Peugeot N°5
De plus, on notera qu'ils n'ont pas nommé ce type de machine "à navette vibrante" comme on le fait couramment, mais "à navette tubulaire"






Le second concerne les accessoires:

Chouette d'avoir les anciennes notices ! et il est aussi spécifié "couseuse" à navette tubulaire... sur la deuxième page, tout le charme d'antan !

Pour les tiroirs, le système est original mais pas très pratique quand on veut accéder au 1er des 2, mais une fois l'habitude prise... (à condition de ne pas trop remplir le tiroir du bas pour pouvoir encore passer les doigts ! mais nos aïeules avaient certainement moins de choses (futiles ?) dans leurs tiroirs que nous aujourd'hui ...)

Il devait y avoir un bouton rond qui actionnait la languette ou quelque chose dans le genre.

A vrai dire,
je ne vois vraiment pas de mécanisme pour actionner cette languette

Si quelqu'un est intéressé par les notices,
je suis disposé à les scanner,
mais je ne sais pas comment je pourrais partager le fichier sur le forum

(Zut, erreur manip en éditant, je recommence !)

Numériser en pdf si possible et utiliser Wetransfer pour mettre un lien dans la rubrique "notices"
Le lien ne sera valable qu'une semaine mais Thierry pourra le récupérer pour les archives.

Sinon numériser en format photo et insérer chaque photo à la suite dans un post dédié dans la rubrique "notices".

Bonne journée !

OK, j'essaierai de faire cette manip dès que j'aurai le temps

Bonjour,

J'ai créé un post dans la rubrique "Notices" pour y inséré les 2 notices de cette machine.
J'ai procédé à la manière James Bond en prenant des photos de toutes les pages des notices

Lien vers les notices:
https://lamachineacoudre.forumactif.org/t6003-peugeot-n5-a-navette-tubulaire

Bonjour,

En traitant les notices, j'ai remarqué qu'on y parle de torsion de fil.
Cela rappellera des souvenirs à certains

Ce n'est pas faux! En effet le sujet a été souvent évoqué ailleurs. La méthode d'explication, cette fois-ci pourtant, me laisse dubitatif? Elle suppose naturel de rouler le pouce et l'index de la main droite dans le sens des aiguilles d'une montre.

J'avais posé une question à l'époque des interrogations précédentes : "Est-ce que les fileuses gauchères, à l'époque où on filait à la main, faisaient intuitivement une rotation à gauche ou une rotation à droite comme les droitières? (cela dépend évidemment de l'idée que l'on s'en fait par rapport à l'endroit où on se trouve).  

C'est cependant une très belle facture de notice. Je fais aussi la collection de ces notices. Certaines, où toutes les représentation sont des gravures, sont de vrais pièces de Musée. Leurs tournures de phrases dans les explications sont aussi parfois réjouissantes! Intéressantes aussi les notices sans gravures où l'auteur a du batailler pour faire toutes les explications rien qu'avec des mots!

Etant droitier, de manière naturelle, je roulerais le fil dans la main droite, entre le pouce et l'index, en poussant le pouce vers la droite, le mouvement correspondrait au serrage d'une vis.
Sans vouloir relancer le sujet de la torsion du fil, nous sommes ici dans le cas d'une navette vibrante dont la trajectoire est "rectiligne" le long d'un arc de cercle.
Il y a, certes, le déroulage du fil de la petite bobine insérée dans la navette.
Ce qui me fait penser que le point délicat doit plutôt se situer dans l'épaisseur du tissus, là ou se réalise le noeud entre le fil de la navette et le fil du haut

J'ai recherché où nous avions parlé, il n'y a pas longtemps, de ce sujet. Je relis que tu avais déjà participé à cette longue discussion sur la rotation d'enroulement des fils dans le post de ma 29K. On en avait même parlé plusieurs fois avant, dans le forum. Ce sujet fait parti, en effet, de ces "marronniers" qui ressortent souvent sur le forum comme le problème des pignons en plastique ou les dangers des condensateurs explosifs! Il n'y a pas de raisons de s'en priver. A chaque fois on avance un peu plus.

C'est une machine Peugeot ou une allemande ?
il y en a une similaire avec ce bouton pour la longueur de points qui a été présentée sur le forum.

Ah non, c'est une Peugeot pure et dure !

même le volant est tagé Peugeot, il n'y a aucun doute possible sur le fabricant

je suis d'accord, la notice, le piétement, le volant Ok mais la machine ? a-t-elle une marque Peugeot ?? elle n'est pas de décalque Peugeot sur le bloc.

"Peugeot Japy et Cie Audincourt Doubs France" est gravé sur le dessous du lit en fonte
Je pense qu'on ne peut pas mieux faire pour certifier le fabricant de la machine
De plus, comme dit plus haut, on trouve des similitudes avec la Peugeot N°2

OK, merci, je n'avais pas vu.

Bonjour,

Voici quelques nouvelles de ma Peugeot:
J'ai démonté une grande partie des pièces en vue d'un nettoyage en profondeur
Les pièces sont encrassées par de l'huile séchée, je préfère cela, plutôt que d'avoir une machine rouillée

J'ai dû utiliser un arrache moyeu pour sortir le volant.
A utiliser avec modération lors du tirage sous peine de casser le volant



Le démontage des transmissions sous le lit de la machine était un peu plus délicat.
Il faut en même temps trouver les astuces du démontage et s'assurer de savoir bien remonter l'ensemble par la suite

Avant démontage:


Après démontage:


Je pense repeindre le dessous du lit à la bombe de peinture noire brillante de chez Ldl et mettre en valeur l'écriture en creux

Les pièces démontées:




Les décors dorés de la machine représentent des sarments de vigne
J'ai l'impression qu'il n'y a pas de couche de vernis de protection
Il va falloir nettoyer en douceur

Belle manœuvre!... Le démontage du volant avec cet outil était périlleux mais le volant si original a bien tenu. Le motif des lettres doit déséquilibrer la résistance de cette pièce. Justement, ce volant est-il bien équilibré? Trouve-t-on quelque part une masse d'équilibrage? Ce n'est pas une machine qui doit fonctionner a de grandes vitesses mais même au pédalier on ressent bien les balourds des machine mal équilibrées... Cela peut leur donner, tout de même, le charme des anciennes "Harley".

Je regarderai l'équilibrage et vous tiens informé

Je parlais d'équilibrage parce que ce volant a tout de même une sacré singularité avec ses rayons qui forment un mot!


La moitié de disque  qui porte "OT. C." mes semble être plus légère que la moitié où est inscrit "PEUGE".  

Si cette devait tourner vite cela poserait problème. Là, ce n'est pas le cas et ce volant reste très intéressant. Il doit faire briller les yeux des inconditionnels de la marque!

En y réfléchissant, je pense que cet équilibrage ne doit pas être un problème au vu de la faible vitesse à laquelle tourne le volant en pédalant.
L'inertie du bras qui déplace la navette doit provoquer beaucoup plus de vibrations lors du changement de sens de déplacement de celle-ci.
C'est certainement pour cela qu'on appelle ces machines "à navette vibrante" par rapport aux vibrations que le déplacement de la navette peut provoquer

Par rapport à la marque "Peugeot", je suis un inconditionnel, j'ai toujours roulé en Peugeot et rien d'autre.
De plus, dans ma vie professionnelle, j'ai beaucoup travaillé dans le milieu automobile et en particulier chez Peugeot, en premier lieu Peugeot Mulhouse.
Pour la région d'origine de Peugeot, J'ai travaillé à Sochaux, et à Hérimoncourt dans des bâtiments relativement anciens qui ont certainement servi à produire des machines à coudre à l'époque. J'ai aussi été une fois dans une usine Japy à Beaucourt. Dans cette usine, on trouvait encore des très vielles machines de décolletage fabriquées en interne et dont les vis d'assemblage par exemple ne répondaient à aucun standard car même ces vis étaient fabriquées sur place (dixit le directeur du site).
Je connais la marque Japy essentiellement pour ses pompes
Je viens de trouver sur wikipédia le lien entre Peugeot et Japy:
Julien Philippe Japy (1842-1918) épouse sa cousine Suzanne Emma Pauline Jeanne Peugeot