Bernina 717 en cours de réparation (roman)

Ma fille m'a rapporté la machine 707 jubilee que je lui ai offerte il y a quelques années. Elle s'en est peu servie, mais elle est cassée, et comme souvent c'est le pignon de came qui est fendu.
Achat d'une machine Bernina 717 "qui coud" sur le coin-coin. Le raisonnement -faux- étant que au moins, soit on pourrait récuperer les pièces, soit remplacer la machine : la différence essentielle étant qu'elle n'a pas de bras libre, et est plus encombrante. A l'arrivée, je reçois l'engin bien bien gras, j'éponge l'extérieur en priant pour que la courroie ne soit pas dans le même bain. Et j'essaie. Le moteur tourne, s'arrête. Changement de pédale, pareil. Le pignon de came non seulement est fendu, on dirait qu'il lui manque une dent complète, mais pour une raison impossible à élucider la carie est remplie avec du film plastique. Et tout, tout baigne dans l'huile. Histoire de voir si ça vaut le coup et c'est faisable genre la tolérance est-elle tolérable, commande d'un pignon chinois (auprès d'un vendeur auquel j'ai déja acheté un crochet tout à fait correct). Mais les vis qui tiennent l'ensemble sont serrées, et l'empreinte bousillée. Donne l'impression que cette pauvrette a souffert des manipulations brutales. Mr s'y colle, lui a de la force dans les mains, assez pour péter un tournevis de marque. Tournevis électrique, pas mieux, ça patine, comme si c'était fixé à la superglue. Il a fini par acheter un foret spécial pour détruire les vis et les extraire par l'intérieur Tout ça, ça a pris un certain temps. Finalement, remplacer le pignon de came ressemblait plus à une formalité ensuite. Avec de jolies vis neuves torix, en inox.
Nettoyage de l'huile excédentaire : oui, le gras c'est la vie, mais quand même une machine à coudre ce n'est pas tout à fait une bassine de frites. Au moins, c'était de l'huile blanche. Déjà ça...M'enfin je pique dans un vieux chiffon tant que ça dégouline encore. La machine fonctionne, fait un doux ronron onctueux mais...La tension reste irrégulière. Comme j'ai pris la première canette qui se présentait, je vais pour en faire une avec le fil de bobine. Pas moyen de débloquer la roue...La aussi : serrée par un malade. Mon compagnon arrive à défaire ça mais ...L'embrayage reste embrayé. Il essaie de défaire la vis qui tient le milieu, ornée d'une rondelle déformée, et ...serrée à mort...Même une fois oté, le problème persiste : l'embrayage ne revient plus, ça ne se débraye jamais. Forcé par le bricoleur fou.
Aucune solution en vue, sinon en faire son deuil et tourner comme ça. Si vous avez une idée, je prends.

L'autre problème c'est l'huile dans le bloc de tension : je me demande si il faut le démonter ou plutôt mettre tout le dessus à tremper dans l'essence F ?

La morale est triple : la mécanique de machine à coudre, ce n'est pas pour les brutes sanguinaires amateurs de frites. Le coincoin, c'est roulette. Et les pièces chinoises aussi, il se peut que la qualité soit moins bonne, bah tant pis si elle ne fait pas 50 ans de plus, cette machine.

Suite du feuilleton.
Après nettoyage du bloc de tension avec de l'isopropanol (ne laisse pas de film gras) j'ai refais un essai. La machine, qui ronronnait comme un chaton heureux se mets à grogner comme un pitbull mal luné. Oooops, on arrête ! Pour une raison obscure , en position "max" on revient au chaton, "min" au pitbull. Et tout d'un coup pof, plus rien, l'embrayage qui ne voulait pas débrayer débraye et ne repart plus. La pédale électronique en profite pour dire coucou, le moteur ne s'arrête plus. Heureusement, je dispose d'une pédale à rhéostat simple. En tripotant le volant, l'embrayage repart, j'ai le temps de régler les tensions et de tester le point droit. Puis l'embrayage s'arrête de nouveau...Mr ressere, ça repart, je reprend mes essais systèmatiques de points et pof, de nouveau plus d'embrayage. Difficile de dire si cet embrayage à été cassé ou s'il a juste peu apprécié l'arrosage à l'huile. .