Gritzner 1 965 446

Voila mon début dans le domaine de la machine à coudre, achetée récemment, et que j'ai commencé à nettoyer.
Je n'ai pas fait de photos avant nettoyage.


il manque probablement un tiroir, sans certitude car le pied est réversible et les glissière en bois à gauche étaient peut être équipées seulement pour une inversion de côté.

Sur le capot, il y a des traces (visibles par leur brillance sur cette photo) comme si quelqu'un avait ajouté après coup du vernis ou une substance similaire.


La marquetterie du dessus est en bon état, il reste un peu d'encrassement sur le vernis, mais je n'insiste pas pour l'instant.
J'ai repoli la poignée.




J'ai repoli de nombreuses parties métalliques.




le système pour bobiner les bobines de navettes était en partie démonté, avec un ressort tordu, j'ai essayé de remettre en ordre, mais je comprend que ce n'est pas bon pour le ressort. Le "pneu" en caoutchouc est mort, je vais chercher un remplacement (joint torrique, pneu de Méccano ...)





La languette du verrou de capot était tordue (forçage supposé pour ouvrir), je l'ai redressée (avec tas en acier et maillet en bois).


Les plaques d'accès au mécanisme de navette étaient en partie coincées et avaient des traces de coups de déblocage. Je les ai décrassées, et j'ai commencé à atténuer les traces de coup (à poursuivre avec une plaque diamantée grain très fin, puis une pierre Arkansas).







Pour le début de décrassage des parties métalliques, j'ai utilisé une brosse métallique à fils de laiton (pas à fils acier laitonné car trop rude).
Pour le repolissage, j'ai utilisé des outils employés en bijouterie : mandrin à mouche avec abrasif émeri grain 1200 pour certaines parties, mandrin à mouche avec ruban coton et pâte à polir Luxor orange, ou brossette disque en feutre et pâte à polir. Et brossette rotative à fils laiton pour les fourreaux de passage de courroie.

Les photos montrent une corde en guise de courroie, il me fallait essayer pour voir que cela ne marche pas.

Voilà un très bel ensemble qui est tombé entre de bonnes mains pour démarrer une nouvelle vie !

La gravure florale (trèfle 4 feuilles) sur la roue de volant est sympa (et originale ? porte-bonheur pour l'expo de 1900 ?)

La marquèterie reste en bon état aussi même si traces d'usure, on retrouve les flèches ("grands triangles") de chaque côté des graduations cm, comme sur celle de Thierry et évoqués par Pascal : https://lamachineacoudre.forumactif.org/t1237p250-sauvetage-gritzner-t#58268

Merci

Selon cette source : https://www.fiddlebase.com/german-machines/gritzner/dating-gritzner/
ma machine aurait été fabriquée en 1909 ou 1910 (selon que les numéros de série indiqués aient été attribués en début d'année ou en fin d'année)

Elle est très belle et le novice que je suis est toujours impressionné des techniques différentes que chacun trouve pour redonner du lustre et remettre en service ces vieilles dames. Toutes mes félicitations. Je ferai partie de ceux qui suivront la suite de ton aventure avec plaisir.

J'ai su par ma grand-mère (couturière en confection) l'importance de vis en bon état.
Les fentes de vis sont très souvent maltraitées par des tournevis en mauvais état ou mal calibrés par rapport à la tête de vis.
Cela crée des bavures de métal qui accrochent le tissus.
J'ai donc "réparé" quelques têtes de vis.
1) refaire le plat de la tête de vis en limant avec une lime à grain fin (n°4 ou n°6), tout doucement.
La clef du succès est de bien maintenir la vis, de poser la lime sur la tête de vis, puis pousser la lime en la maintenant bien en contact avec toute la surface de la tête de vis.
Si besoin, maintenir la vis dans un étau entre deux cales de bois, ou maintenir la vis à la main par l'intermédiaire d'une pince à linge en bois (en serrant bien fort.
Travailler lentement pour un bon résultat.
A la fin, plus aucune aspérité (écharde) ne dépasse.
2) nettoyer et rénover la fente. Je le fais le plus souvent avec une vieille lame de scie à métaux à dents fines (24 dents par pouce ou plus) tenue à la main.
J'élargis un peu la fente, tout en reffraichissant les flancs du sillon. Pour les plus petites fentes, j'utilise une scie bocfil (scie de bijoutier), ou une lime à refendre d'horloger (épaisseur 1mm ou moins)
3) pour la beuté du geste, émerisage (grain 600, puis 1200) et polissage de la surface de la tête de vis

C'est souvent mieux qu'après la sortie d'usine.

Cette machine est équipée de deux articulations ("charnières" ?) entre le plateau et la tête pour faire basculer la machine et inspecter/huiler le dessous du mécanisme.
Il manquait les deux écrous qui maintiennent ces articulations sur des pattes du bâti en fonte sous la table en bois.
Les filetages correspondants étaient de diamètre 6,2 mm pas 100 (avance de 1mm pour un tour).
Dimensions pas courantes pour lesquelles je n'ai pas d'écrou ni taraud disponible, mais suffisament proches du standard normalisé 6 x 100.
J'ai donc refait le filetage de ces articulations au pas de 6 x 100.

Comme tout paraît si simple quand on a les bons outils (que malheureusement tout le monde n'a pas en réserve...) et la bonne technique...

Message bien reçu Lilique
Je vais essayer d'expliquer cela avec photos.
Rien n'est très compliqué, mais oui, il faut savoir que ça existe,
et quand on ne sait pas que ça existe, on ne sait pas quoi chercher.

Je sème des graines d'idées glanées de ci de là et dans divers domaines.

Reconversion d'aiguilles à coudre en outils de bijouterie, expliqué par Michel Zimmermann, maître bijoutier à Québec, fier de son métier et heureux de l'expliquer avec une grande bienveillance.
http://zimmermann-quebec.com/article-outils-2/
http://zimmermann-quebec.com/emeri-et-ses-applications-diverses-31-janvier-2010/

la mouche à émeriser est utilisable avec une mini-perceuse.
Port de lunettes de protection vivement recommandé, des petits bouts de papier émeri se déchiquettent et sont éjectés en cours d'utilisation.



C'est très efficace, il faut caresser l'objet à repolir sans s'arrêter sur un point particulier (sinon ça marque un peu).

Oh, oh ! très intéressant tout cela ! merci pour les liens

C'est le traitement des quatre roulettes qui m'a pris le plus de temps.
Toutes les quatre rouillées-bloquées.
Au début, j'ai gratté comme j'ai pu entre roulette et pied, avec crochet, lame de scie à métaux cassée ...
Puis une giclée d'huile dégripante.
Martelage modéré avec une massette (marteau)
Tentative de faire tourner en serrant la roulette avec une pince multiprise.
Séquence répétée une ou deux fois par jour sur chaque roulette, pendant une semaine.
Et un jour, ça bouge un peu.
Espoir, je continue, jusqu'à ce que ça tourne en bougeant avec les doigts.
Mais ça ne suffit pas pour faire rouler sur le carrelage.

Alors pour finir et peaufinner, utilisation d'une perceuse avec cylindres abrasifs.

Je fais frotter la brosse sur une roulette, ce qui la fait tourner. Cela ponce la surface de la roulette et rode le contact entre roulette et axe en même temps. La poudre de rouille est un bon abrasif .

A la fin, la roulette ainsi lancée en rotation continue de tourner seule pendant une à deux secondes après retrait de la perceuse.
Pas de quoi faire du roller, mais ça roule quand même.


Ouf !

L'idéal aurait été de démonter les axes, mais je n'y ai pas réussi. Ils semblent rivés.

Un bel exercice de patience...

Bravo !

L'émerisage et le polissage par "mandrin à mouche"
C'est un petit outil qui s'utilise avec une mini-perceuse (genre dremel, proxxon ...) qui tourne assez vite.
La tige est réduite à une extrémité pour tenir dans un petit mandrin de perceuse, et fendue à l'autre extrémité pour y insérer une bande de papier abrasif ou un ruban.


on peut aussi utiliser une aiguille à laine en guise de mandrin à mouche.



je les utilise avec du papier émeri de grain 500 ou 1200 (pour mémoire, cela veut dire 500 ou 1200 grains d'abrasif par centimetre carré).
Pourquoi "mouche" ? Cela fait BZZZ quand ça tourne !

et aussi avec du ruban de coton et de la pâte à polir

ou de la mêche de coton prévue pour nettoyer les canons de fusil


On trouve aussi dan les accessoires pour mini-perceuses des disques à polir en feutre, mais tous ne sont pas de très bonne qualité (les feutres synthétiques peuvent laisser des rayures.

et de la pâte à polir, ici Luxor Orange, achetée en boutique de matériel pour bijoutiers

Ces pâtes à polir existent pour différents métaux. C'est toujours un mélange de matière grasse et de poudre abrasive très fine, mais les composants exacts sont tenus secrets par les fabricants.
Cela donne un meilleur poli que le bien connu mirror, qui lui est assez agressif.

ces petits outils me servent à nettoyer et repolir tous types d'outils anciens, y compris dans les recoins pas faciles d'accès.
La sangle de coton utilisée seule, enduite d'un peu de pâte à polir sert avec un mouvement de va et vient, comme pour reluire des chaussures.

Ces éléments de techniques me semblent facilement transposables par beaucoup de bricoleurs et bien adaptés pour la restauration de machines à coudre anciennes.

Portez toujours des lunettes de protection dans ces manipulations, les mini-perceuses tournent vite et tout élément qui casse ou se déchiquette peut être dangereux pour les yeux.

Merci de partager ces techniques fort intéressantes Lucien

Merci pour ces conseils... je vais faire.

Pour ce qui est des protections j'ai acheté ce truc :


"protection"

Ce qui est pratique c'est que je peux garder les lunettes de correction et poser ma casquette dessus pour tenir le tout... )la tête de madame quand elle m'a vu comme çà! )

Ça fait très GIGN Simanco ! C'est forcément efficace

J'ai enfin pu acheter une courroie en cuir,
chez un cordonnier-sellier à Saint Yrieix-la-perche (87).
Je ne l'ai pas encore installée.

Et en attendant mieux, deux joints de robinetterie en caoutchouc noir pour servir de galet d'entrainement de l'appareil à faire les fusettes pour la navette. Ce n'est pas bien beau, mais ça fonctionne.

Bonsoir,

Après un montage de courroie sans souci, la centenaire a repris le travail comme une jeunette.
Le mécanisme intérieur était bien propre, je n'ai eu qu'à remettre quelques goutes d'huile, et le mouvement est doux et le son agréable.
Je découvre son fonctionnement grâce aux indications trouvées sur ce forum, merci à toutes et tous !

Le galet caoutchouc de l'appareil à fusette était mort. Je l'ai remplacé par deux joints plats de robinetterie, placés côte à côte, en attendant mieux, cela fonctionne, sans être trop disparate car ils sont noirs.


ce sont ceux de dimensions 26 / 34 (int / ext)

le ressort est mal placé, mais j'ai quand même réussi à remplir la fusette.


J'ai adouci les impacts de la plaque arrière de navette en écrasant les "bavures" avec un brunissoir à métaux (une ancienne lime tiers point meulée et polie avec les angles bien arrondis. Le métal de la plaque est relativement tendre (probablement du maillechort) et se prête bien à ce traitement. C'est un massage très tonique !
Il reste quelques traces atténuées sur le bord.


Ne trouvant plus mon petit stock de feutre, j'ai palié temporairement à ce manque en découpant une petite bande de tissus que j'ai roulée bien serrée et inserrée dans le trou ad-hoc.
Je vois maintenant que la photo est floue.


et quelques points pour découvrir, avec le premier bout de chiffon venu, ça marche !



et comme il n'y a pas que les machines dans la vie, un petit dé acheté dans un vide grenier, parce qu'il m'avait semblé joli.
Surprise après nettoyage et polissage, il est en argent.