Veritas Excelsior pignon du crochet en plastique

Bonjour,

Je vous ai déjà montré la photo de ma Veritas Excelsior classe 8014-2, production Est-Allemande des années 1960 :



Je pensais qu'elle était toute en métal et j'ai vu que le pignon du crochet était en plastique :



Savez-vous pourquoi est-ce une pièce en plastique qui a été utilisée ?

Je ne pense pas qu'il y ait eu une préoccupation de réduire le coût globale de la machine.

Ma compréhension est qu'il n'y a aucune contrainte sur l'entrainement rotatif du crochet, mais est-ce la seule raison.

L’entrainement des griffes est, lui, sur une tringlerie en métal :



Autre question qui me turlupine, le pignon sur l'arbre est lui en métal et enfermé dans un cache.
Y-a-t'il une raison car c'est bien sec et propre à l'intérieur (photo plus haut).
Qu'elle est la raison ?
Faut-il y mettre un peu de graisse ?



Merci !

Bonjour,

Le cache sert sans doute de protection mécanique pour éviter de choper un bout de truc qui traine sous la table et de le broyer entre les engrenages, ou de broyer les engrenages si l'objet est plus dur qu'eux.
Pour l'engrenage en plastique, le couple métal/plastique est très silencieux et ne requiert pas tant de lubrification, un couple métal/métal fait vite un bruit de moulin à café pénible.
Lubrifier les engrenages? La plupart des graisses attaquent et fragilisent les plastiques. Si l'on tient à lubrifier il faut employer une graisse spécifique prévue spécialement pour les plastiques...et en mettre peu car en zone inférieure de la machine cela va coller toutes les peluches qui tombent et colmater les engrenages...c'est la raison pour laquelle il est souvent préconisé de ne pas en mettre.

antoine

Merci Antoine pour ces explications claires.

On voit que le pignon de l'arbre n'a jamais connu la graisse et celui en plastique est en très bon état.
Cette machine a servi, c'est certain.
Je ne vais pas graisser.

Je posais ces questions car cette machine est de bonne facture, cela se voit.
Par exemple, le capot supérieur est seulement clippé, sur le châssis, avec 2 ergots (coins opposés sur la diagonale de la photo de la face intérieure) et ça tient. La mécanique de levée et repli des portes bobines est de qualité.

La machine est effectivement silencieuse et me semble avoir un entrainement doux au regard de mes premiers tests. Je n'ai pas encore cousu avec.

Elle est super propre en dessous aussi ! Belle machine !

C'est une question de génération. Le début des matériaux souples et plastiques, l'utilisation de courroies crantées ou à agrafes, ont signé le début d'une période de confort avec des machines plus légères et silencieuses, moins d'entretien aussi, que le tout métal pignon. Comme dans le domaine automobile. Fini le diesel poussif bruyant qui consomme, distribué par cascade de pignons, l'arrivée de la courroie de distribution a révolutionné la technologie. Le revers de la médaille est la dépendance a la fourniture de pièces détachées consommables. Ce pignon plastique, certe soviétique et sûrement d'une bien meilleure qualité que ceux du bloc industriel "new York Jerusalem" qui contrôle notre secteur, a quand même une durée de vie limitée . Comme la courroie a agrafes. Les derniers "gaulois réfractaires" furent les japonais, servant des machines tout métal a synchronisation par pignons bronze jusqu'à la fin des années 80. Votre machine n'en reste pas moins une superbe pièce de collection. Et surtout pas de graisse sur ce pignon, ni sur la courroie. Pour trouver ces pièces, aujourd'hui, il faut s'accrocher. Je suis marron avec quelques machines, des merveilles immobilisées à cause de casses de ce genre. Et rien a faire, hormis investir dans un diviseur et refaire intégralement la pignonnerie en bronze. C'est de l'usinage à 5 axes, particulièrement coton.

Oui, cette machine est très propre dessous et dessus, pas une once d'huile ou de graisse, même séchée.
Je ne sais pas qui l'a nettoyée. La pédale rhéostat était, elle, d'une crasse épouvantable.

Je ne suis pas un adepte du bain d'huile avec tartinage de graisse en mode systématique. Je cherche d'abord à comprendre ce qui sera bien pour la machine.

Je ne suis pas non plus très pressé, je fais durer le plaisir avant de vérifier la qualité des points.
Je fais seulement quelques lignes sur des enveloppes usagées, tranquillement. Une fois correctement lubrifiée, je passerai aux tests de couture.

Le vrai risque pour moi c'est la désintégration des plastiques. J'appelle ça l'obsolescence foudroyante.
Ma 1re expérience a été de retrouver, un matin, ma cafetière Calor, celle qui m'avait accompagné pendant toutes mes études, avec une carapace de tortue. J'ai tapoté et j'ai eu un squelette de cafetière devant moi.

Je pense que nous avons tous envie ici de faire revivre nos nouvelles machines sachant que pour certaines leur durée de vie pourrait être écourtée brutalement.

"l'obsolescence foudroyante ..." Diantre !! dans quel monde vivons-nous si l'obsolescence programmée devient sournoisement inopinée ...
Blague mise à part, les plastiques n'offrent en effet pas de garantie sur le long terme et leurs propriétés peuvent s'autodétruire quasi spontanément" (mission pas si impossible que cela !) et rarement quand il n'y a pas nécessité d'usage ... On ne les entend jamais (ou exceptionel) se désintégrer dans leur espace de rangement mais ils attendent insidieusement qu'on leur tende la main