Démontage et révision d' un moteur Singer BAB 3-8 110 Volt.

Bonjour,

pour faire quelques essais, j’ ai commandé un moteur 110 Volt sur LBC, avec lampe. Le diffuseur de la lampe est manquant, les câbles datent de l’ ère quaternaire, caoutchouc craquant et gaine textile, une évaluation s’ impose, mais pour commencer un bon nettoyage général.

Un premier test à l’ ohm-mètre pour détecter si le moteur n’ est pas en court circuit ou à la masse de manière franche. OK.

Un second essai, on branche un millivoltmètre aux bornes, on tourne le rotor à la main, quelques millivolt sont là, le rotor est à priori bon, je décide de le réviser.

Première surprise, il n’ ya pas de vis de poulie ! Elle était invisible car cachée sous une bonne couche de résidus :





Le démontage se fait par des vis tout à fait ordinaires de part et d’ autre des demi carters. La plaque signalétique comporte une encoche laissant passer le rivet. Un ressort en tôle coudée tombe, sa position est repérable par des petites marques laissées sur le stator.

Les balais coulissent dans des tubes carrés en laiton, il suffit de les faire glisser pour les retirer. La position de chacun des tube et des balais sont repérées, simple précaution en cas d’ usure assymétrique. Les balais ont encore une belle longueur :








Le stator est pas mal oxydé, nettoyage à l’ alcool, le rotor y a droit aussi :






Le collecteur est bien noir, mais sans traces d’ usure excessive, il a droit à un nettoyage au tampon plastique :





Les conducteurs en sortie de stator sont renforcés au moyen de gaines thermo-rétractable :




Puis remontage, le ressort est positionné avec la pliure dans le sens de la ligne jaune,  essai avec un variac en montage sauvage, ça tourne sans soucis :








En cours de nettoyage, j’ ai huilé les deux graisseurs, ( flèches rouges ) à la fin de la révision, l’ huile avait imbibé les feutres et lubrifié les paliers.

Une mesure de tension entre l’ alimentation et la carcasse du rotor indiquait 30/35 Volt, l’ isolation n’ est pas top, Je verrai çà au prochain chapitre, après installation « civilisée » de mon variac.

Evidemment en cours de route la vis de poulie a décidé de se faire la malle, heureusement c' est du 3 mm, une autre a été refaite vite fait, mais elle est nettment moins belle !

Les moteurs un  peu plus récents, comme le BAB 4-14 de ma 191B sont quasiment identiques.
Différences:
- Des condensateurs céramiques ou/et des selfs antiparasites sur les fils de raccordement des charbons
- disparition des "graisseurs".

Ces graisseurs consistent en des tubes contenant des feutres et des ressorts pour les plaquer contre l'axe. Le principe est non pas d'y mettre de l'huile (qui risque de migrer vers les charbons) mais du "lubrifiant Singer" (exclusivement, bien sûr). J'ai parlé quelque-part sur ce forum de ce "lubrifiant", suite à une étude que j'avais lue. En fait ses caractéristiques sont identiques à la vaseline. Le principe: au contact de l'axe en rotation, le feutre s'échauffe et la vaseline se liquéfie, libérant juste la quantité d'huile nécessaire à la lubrification.
La même étude avait démontré que des "lubrifiants Singer" vendus actuellement ne font pas correctement le travail: point de fusion trop élevé et dépôt de résidus.
Sur un autre moteur où ces feutres étaient totalement encrassés, je les ai démontés et nettoyés à l'huile de vaseline avant de les remonter, ça avait suffi pour les "décrotter" et leur redonner leur souplesse.

Je n'ose pas nettoyer les rotors et/ou stator à l'alcool, puisque l'alcool est un solvant et que les vieux vernis y sont sensibles.

Un défaut d'isolation peut venir de l'humidité stagnante, ce qui est délicat quand on récupère quelque-chose c'est qu'on sait rarement comment ça a été entreposé, dans quelles conditions.

Pour illustrer les propos de Thierry sur les "Lubrifiants SINGER" Ou graisse pour moteurs

Rencontre fortuite dont je n'oserais pas me servir vu qu'elle (il)  a sans doute + de 50 ans !






Finissez bien l'année  

Rj2

Le moteur a dû prendre pas mal l' humidité au cours du temps, vu l' oxydation du stator.

Pour lubrifier les moteurs vous utilisez ou préconisez quoi ?

Vaseline, je l'ai expliqué plus haut.

Rj2 : "Rencontre fortuite dont je n'oserais pas me servir vu qu'elle (il) a sans doute + de 50 ans !"
Cela ne se conserve pas donc pas dans le temps ? ce n'est pas comme une graisse animale (qui peut rancir) ?

Je suis tombé trop souvent sur des machines dont les mécanismes avaient été "enrobés" de graisse blanche SINGER Patentée°
une horreur :pas de caramel dur mais du nougat sans les noisettes.
Vive la vaseline "oficinale et lubrifiante"
Rj2

Ok !! je suis fan de caramel et nougat mais pas de celui-là !!

@Thierry : je n' avais pas fait le rapprochement pour la vaseline. Je testerai au prochain démontage du moulin.

Pour les graisses blanches caramélisées, ça se dissout bien avec du "substitut écologique d' acétone", ce sont des esters végétaux, par contre ça attaque pas mal de choses, notamment ce qui est peintures, vernis.

Et ( avis personnel ) ça à une odeur particulièrment désagréable et très tenace.

@Thierry : je n' avais pas fait le rapprochement pour la vaseline. Je testerai au prochain démontage du moulin.

Pour les graisses blanches caramélisées, ça se dissout bien avec du "substitut écologique d' acétone", ce sont des esters végétaux, par contre ça attaque pas mal de choses, notamment ce qui est peintures, vernis.

Et ( avis personnel ) ça à une odeur particulièrment désagréable et très tenace.

Et souvent les tubes de lubrification singer fuient et imbibent les notices rangées avec tout comme les petites burettes plastiques fissurées contenant de l'huile singer .
Joli l'éclaté du moteur

Bonjour,

Très intéressant ce démontage de moteur.

Sans être puriste, quand je trouve un vieux moteur (Cosson, Gritzner, Singer, ...) :
je nettoie avec un coton-tige + acétone les pistes du rotor après avoir retiré les charbons,
je mets quelques gouttes d'huile (de l'huile pour machines à bain d'huile) sur les roulements à billes du rotor.

En général, ça repart comme en 14 ... ou plutôt comme en 50.

Par ailleurs, j'ai mis la main sur un de ces tubes Singer (Singer / Motor and gear lubricant / The Singer company - 20g environ) qui date de .... au moins.
Je n'ai pas très bien compris au final : je garde la Singer ou je la jette et lui préfère la graisse VERTE Motul / Graisse LC300 ? ou autre chose ?

Pierre / Paris

Le tube de graisse verte Singer périmé (avec aspect correct) part sur ebay à environ 15€... c'est les gens de la secte des fétichistes Singer qui achètent pour compléter "à l'origine" leur machine.

Vous parlez de ce petit tube ?

https://i.servimg.com/u/f68/20/29/45/50/img_2011.jpg

Oui, par exemple, lors de ma période découverte j'en cherchais un pour mon "premier" moteur externe (celui de la 210K). J'avais suivi des enchères sur eBay mais le tube, comme le premier à gauche, était parti à 11 euros. J'avais proposé 5€.  Sur eBay ils en proposent encore souvent de 7 à 15€.

Depuis j'en trouve régulièrement dans les boîtes d'accessoires.


Je n'ai jamais utilisé ces tubes. Ils sont sur mon étagère d'accessoires. Je lubrifie juste avec une goutte d'huile de vaseline, même les moteurs (conseils de Thierry confirmés par d'autres sources).

Le tube de droite, de la graisse blanche, serait étudié pour lubrifier les engrenages en plastique. Maintenant je ne lubrifie plus du tout les engrenages plastique et très peu les métalliques, sur ceux-ci juste un peu de graisse au lithium. Mes machines sont sur une étagère et non pas vocation à être utilisées d'une façon intensive.

Le spécialiste "Bernina" de Bordeaux est catégorique : jamais de graisse sur les engrenages... à peine un film d'huile. La pâte faite avec les peluches du tissus font de la graisse un remède pire que le mal.

Il ne manque que le tube que l'on tourne du style pommade "Rosa"

Prenez des bécanes allemandes vous ne serez pas embêtés à tenir une pharmacie

Je sors du ménage à continuer Simanco

Biseees à vous tous

Merci pour ce post super bien documenté.